Virus Ebola : les recherches et les expérimentations s’accélèrent

Lundi 20 Octobre 2014 - 14:30

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Sihuan Pharmaceutical Holdings (SPH), une entreprise pharmaceutique partenaire de l’armée chinoise, a envoyé un médicament expérimental contre l’épidémie Ebola en Afrique de l’ouest, a rapporté l’agence Reuters.

La Chine expérimente le JK-05

Appelé JK- 05, ce médicament a été envoyé par milliers de doses à des  coopérants humanitaires chinois. SPH prévoit de procéder à des essais cliniques dans les pays touchés par l’épidémie Ebola, la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria, où des milliers d’autres doses pourraient être acheminées en cas de besoin. Si le médicament, qui jusqu’ici n’a jamais été testé sur des hommes s’avérait efficace dans les essais cliniques, ce serait une victoire de taille pour le secteur médical chinois en Afrique, le plus important partenaire commercial.

Plus d’un million de Chinois vivent actuellement en Afrique, dont plus de 10 mille en Sierra Leone, en Guinée et au Libéria. Ses essais administrés sur les souris se seraient  très efficaces.

Les Etats-Unis et le ZMapp et le TKM-Ebola : un développement avancé : d’autres médicaments, comme le ZMapp et le TKM-Ebola américains seraient dans un stade de développement avancé, après des tests sur des singes.

Le Japon et son Favipiravir : la Toyota Cheminal, une société pharmaceutique japonaise a mis de son côté un autre médicament, le Favipiravir. Les recherches de l’industrie pharmaceutique européenne en la matière ne sont pas encore connues par le grand public.  

La recherche sur l’épidémie Ebola va mettre en concurrence plusieurs industries pharmaceutiques. La Chine a envoyé des centaines d’experts en santé en Afrique pour combattre l’épidémie et 35 millions de dollars d’aide médicale à destination des pays touchés.

La France et la Chine : un exemple de coopération contre l’épidémie

Les ministres français et chinois des Affaires étrangères, respectivement Laurent Fabius et Wang Yi ont déclaré conjointement, le 19 octobre à Beijing,  une lutte commune contre l’épidémie d’Ebola. Wang Yi a détaillé l’aide apportée par son pays à 13 pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment des contributions bilatérales : octroi d’appui budgétaire, assistance alimentaire, matériels médicaux, un laboratoire de dépistage, envoi de professionnels de santé, et soutien à la Mission des Nations unies pour l’action d’urgence contre Ebola, à l’OMS, au Programme alimentaire mondial (PAM).

Laurent Fabius a quant à lui présenté le dispositif complet français de lutte contre l’épidémie, tant sur le terrain qu’au sein des institutions internationales, chargées de la lutte de la coordination des efforts, par la mise à disposition d’experts et par une contribution exception à l’OMS. Les deux ministres ont marqué leur satisfaction dans le cadre des échanges engagés entre les deux pays, à travers le Centre chinois de prévention et de contrôle des maladies (CDC) et l’Institut Pasteur, l’Inserm et la Fondation Mérieux. Ils se sont félicités de la signature prochaine d’un accord de coopération entre l’Institut de veille sanitaire et le CDC. Laurent Fabius et Wang Yi se sont engagés par ailleurs à renforcer leur coopération pour lutter contre l’épidémie Ebola, dans le cadre de l’accord intergouvernemental sino-français de 2004 ; et sur le terrain, à travers leurs équipes respectives.

L’UE et son contrôle systématique dans les aéroports

L’Union européenne envisage de systématiser les contrôles d’Ebola dans les aéroports sur les passagers en provenance des pays touchés par l’épidémie. L’Allemagne a signalé, la semaine dernière le décès d’une infirmière onusienne évacuée dans le pays. L’Espagne a fait part d’une contamination sur son sol d’une espagnole après le décès d’un patient en août dernier. La France fait partie des premiers  pays européens à avoir mis en place le dépistage systématique. Aucune victime d’origine africaine en provenance des pays touchés n’a été signalée en Europe, jusqu'à présent.

Le commissaire à la Santé de l’UE, Tonio Borg a demandé aux 28 l’aménagement des laboratoires, hôpitaux et services de santé publique, pour protéger efficacement les citoyens européens, mais aussi pour pouvoir stopper l'expansion du virus Ebola sur son territoire.

Le effets limités du dépistage selon les Experts

Pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le dépistage est un dispositif nécessaire mais insuffisant, et aux effets limités. Il ne serait pas « une garantie absolue contre la maladie, laquelle a une période d’incubation de 21 jours. Du fait de cette durée, il est possible que les premiers symptômes apparaissent après le dépistage. Or, Ebola devient transmissible une fois que les symptômes deviennent manifestes », expliquent les spécialistes européens. Une réunion des ministres des Affaires étrangères sur l’épidémie Ebola se tient ce lundi à Bruxelles, suivie de celle des dirigeants de l’UE,  qui aura lieu les 23 et 24 octobre.

Ebola est un type de fièvre hémorragique qui se transmet par le sang, la transpiration ou par les rejets des malades lors des vomissements. Les personnes qui travaillent avec les malades sont donc extrêmement vulnérables. L’OMS estime qu’il vaudrait entre six et neuf mois pour contenir l’épidémie et que celle-ci affectera quelque 20 000 personnes. 

Noël Ndong