Opinion

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Volte-face

Mercredi 4 Septembre 2013 - 10:00

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Tout bien pesé, les volte-face successives de David Cameron, de Barack  Obama et demain sans doute de François Hollande sur la question d’une intervention militaire occidentale en Syrie n’ont rien de surprenant. Elles étaient inscrites dans les faits dès lors que l’opinion publique des trois grandes puissances que sont l’Angleterre, les États-Unis et la France en rejetait catégoriquement le principe. Reste donc à mesurer l’impact diplomatique que cette reculade, déguisée sous le vernis démocratique d’une consultation parlementaire, aura dans les semaines et les mois à venir.

Quelle que soit la suite des évènements, l’on peut tenir pour certain que, désormais, les « grands » Occidentaux se montreront plus prudents dans leurs décisions stratégiques. Échaudés par la tournure désastreuse prise par les guerres successives d’Irak et d’Afghanistan, mais aussi par les conséquences dramatiques de leur intervention en Libye, les dirigeants occidentaux ont à nouveau commis la pire des erreurs : celle d’annoncer par avance une nouvelle guerre contre la Syrie qui ne pouvait que provoquer une réaction négative de leurs peuples. Ils se sont ainsi discrédités aux yeux de leurs concitoyens.

Fait plus grave, et qui va sans doute leur coûter cher, ils n’ont pas compris qu’en gesticulant de la sorte, puis en rétropédalant à grande vitesse, ils se décrédibilisaient aux yeux des peuples du monde entier, les leurs y compris. Cette erreur de calcul, dont on se demande comment elle a pu être commise, étant donné l’ampleur des moyens de renseignement dont disposent leurs gouvernements, ébranle fortement la position dominante que leur avait assurée, il y a deux décennies, l’effondrement du bloc communiste. Elle renforce l’influence croissante de la Chine et de la Russie au sein de la communauté internationale, tout particulièrement dans le tiers-monde qui a très mal vécu la crise libyenne.

Si les États qui ont commis cette série d’erreurs reconnaissent publiquement aujourd’hui qu’ils ont eu tort de se poser en « gendarmes » du monde, alors peut-être pourront-ils réduire l’impact négatif de leur intervention mort-née. Mais il y a peu de chances qu’ils aient le courage ou la lucidité de le faire et l’affaire syrienne risque donc de leur coûter cher, très cher même.

Les Dépêches de Brazzaville

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