WWF: l'ONG plaide pour la prééminence des besoins du peuple congolais

Samedi 18 Janvier 2014 - 16:45

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Pour cette organisation internationale, les ressources de la RDC ne doivent pas être utilisées pour rendre des sociétés étrangères riches alors que le pays continue à se débattre dans son chemin vers un développement économique durable.

Dans un communiqué publié le 15 janvier, en rapport avec le projet de loi sur le régime générale des hydrocarbures sous examen à l’Assemblée nationale, l’ONG internationale WWF a exprimé sa crainte de voir ce texte faire la part belle aux intérêts étrangers plutôt qu’aux droits du peuple congolais.

Pour le directeur national du WWF en RDC, Raymond Lumbuenamo, les ressources du pays ne doivent pas être utilisées pour rendre des sociétés étrangères riches alors que la RDC continue à se débattre dans son chemin vers un développement économique durable. « Je suis profondément préoccupé par des éléments du projet de loi sur les hydrocarbures, je crains que ce projet de loi ne fasse la part belle aux intérêts étrangers plutôt qu’aux droits du peuple congolais », a-t-il souligné.

Éviter les erreurs du passé

Dans cette réaction, le directeur de WWF en RDC a tiré la sonnette d’alarme afin d’éviter au pays les erreurs du passé. Selon le WWF, en effet, le secteur minier n’a pas fourni aux communautés les bénéfices qui leur avaient été promis. « Aujourd’hui, voilà que nous nous apprêtons à refaire la même erreur avec le pétrole. Nos ressources ne doivent pas être utilisées pour rendre des sociétés étrangères riches alors que notre pays continue à se débattre dans son chemin vers un développement économique durable », a insisté Raymond Lumbuenamo.

Pour le directeur de WWF en RDC, l’espoir était que ce nouveau Code des hydrocarbures exigerait des entreprises qui investissent au pays, de mettre au premier plan les besoins du peuple congolais. « Nos lois doivent les tenir responsables de bonnes pratiques. Une loi pétrolière faible, telle que nous la proposons aujourd’hui leur permettra de nous exploiter davantage. Nos ressources naturelles font partie des plus grands atouts de notre pays et devraient bénéficier à notre peuple », a-t-il souligné.

On rappelle que les députés nationaux sont en train d’analyser et de voter, moyennant amendements, article par article, depuis le 13 janvier, le contenu du projet de loi sur le régime générale des hydrocarbures, présenté par la Commission Environnement et conservation de la nature de l'Assemblée nationale. C’est un document de cent cinquante-huit articles repartis en huit titres. Il est noté que depuis l’accession à l’indépendance du pays, en 1960, les secteurs des mines et des hydrocarbures étaient régis par un même texte législatif, l’Ordonnance-loi n°67-231 du 11 mai 1967.

Ce texte fut abrogé par l’Ordonnance-loi n°81-013 du 02 avril 1981 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures. Et la loi n°007/2002 du 15 juillet 2002 portant Code minier a, par la suite, crée une nette séparation de ces deux domaines, laissant l’ancienne loi devenue, par ailleurs, inadaptée aux réalités, gérer les activités d’hydrocarbures. Le présent projet de loi en discussion au Parlement au cours de la session extraordinaire de janvier vise, note-t-on, à organiser le régime général applicable aux hydrocarbures, laissant une législation spécifique et attractive, conformément aux dispositions des articles 9 et 122, point 8 de la Constitution.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des députés, lors d'une plénière