Zone industrielle de Maloukou : vers l’ouverture de ce pôle économique

Lundi 22 Juin 2015 - 17:15

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En plein examen de la loi des Finances rectificative exercice 2015, les députés membres de la commission économie et finances ont effectué une descente, le 20 juin dans la Zone industrielle et commerciale de Maloukou dans la périphérie nord de Brazzaville. Le but de cette visite de travail est de répondre aux besoins financiers exprimés par ce complexe en vue de son inauguration.

L’objectif est de mettre à disposition des fonds nécessaires pour le démarrage effectif de ce complexe industriel. Les seize unités de production étant achevées, reste l’aménagement des voies d’accès dans l’enceinte de la zone industrielle. L’entreprise en charge des travaux d’aménagement de ces voies d’accès, d’après les informations recueillies sur les lieux, fait face à un défaut de paiement. « On est bloqué. Tant que les voies d’accès ne sont pas terminées on ne peut pas inaugurer la zone industrielle. Cela nous coûte énormément parce qu’on doit retenir environ 600 personnes pour maintenir les usines qui sont fermées parce qu’il faut les faire tourner », a déclaré le directeur général d’Asperbras, José Veiga.

Et le président de la commission économie et finances de l'Assemblée nationale, Maurice Mavoungou d’ajouter : « Nous sommes en plein examen du collectif budgétaire. Il se trouve que des crédits importants ont été sollicités au profit de la zone industrielle de Maloukou, pour  répondre, entre autres, aux besoins exprimés par la firme Asperbras. Il semble que dans les soixante jours à venir, ce complexe industriel devra être totalement fonctionnel ».

Comment amortir 300 milliards en quatre ans ?

« Il faut impérativement légiférer », déclare Maurice Mavoungou. Les députés ont envisagé de doter ce complexe industriel d’un cadre légal afin que celui-ci génère des revenus à l’Etat, unique investisseur. Avec les aménagements de l’ordre de 300 milliards FCFA, les seize unités de production peine encore à entrer en phase de production effective.

Pour José Veiga, il est possible de rentabiliser les seize usines en quatre ans grâce à la législation. « Au début, il faut d’abord travailler pour le marché local. Le Parlement et le Gouvernement doivent travailler pour mettre en place des lois, des taxes pour empêcher que les produits de mauvaise qualité soient importés afin de consommer le made in Congo. L’objectif c’est de réduire les coûts pour que n’importe quel Congolais ait la possibilité de construire à moindre frais. Il faut empêcher que le matériel soit importé pour que les sociétés aient pour source d’approvisionnement les usines locales », a-t-il signifié.

Pour ce faire, explique le président de la commission économie et finances de la chambre basse du Parlement, l’Etat devra créer une société nationale de patrimoine ainsi qu’une société d’exploitation qui mettra en place des conventions avec des partenaires pour gérer le patrimoine national. « Depuis quelques temps, l’Etat a résolu de se désengager des secteurs dits concurrentiels, mais nous n’avons pas vu une volonté des opérateurs économiques s’impliquer dans l’industrialisation. Il nous parait utile que l’Etat soit le moteur en matière d’industrialisation et ensuite les mécanismes seront mis en place de façon à ce que la gestion ne soit pas nécessairement assurée par l’Etat », poursuit-il, avant d’affirmer : « Jusqu’à lors, nous n’avons pas encore légiféré sur les Zones économiques spéciales. Nous avons donné le montant approximatif des investissements, il faut les rentabiliser. Cela recommande une gestion rigoureuse contrairement à la gestion d’hier que nous avons tous décriée. Il doit y avoir un retour sur investissement de façon à ce que l’argent alloué ne soit pas  perdu ».

L’énergie, moteur de l’industrialisation

Construit sur une superficie de 557.1270 m2, le complexe industriel de Maloukou comporte des usines spécialisées dans la production des matériaux de construction. Déjà fonctionnelle, cette zone est confrontée aux problèmes d’énergie. Compte tenu de la complexité des usines, certaines unités fonctionnent 24h/24 tandis que d’autres fonctionnent pendant huit heures. « Fin août, le problème de l’eau sera réglé. On a en ce moment quatre réservoirs de 5 millions de litres pour approvisionner toute la zone industrielle. Il manque plus que l’électricité. Toutes les usines fonctionnent à l’aide des générateurs d’énergie électrique. Il y a des usines qui consomment énormément d’électricité. Environ 60 personnes travaillent actuellement pour maintenir les usines en marche. C’est un manque à gagner pour nous », renchéri José Veiga.

Dans sa première phase, ce complexe génèrera environ 2600 emplois directs et 10.000 emplois indirects, avant la mise en service de la zone d’expansion. A terme, il est prévu la création de 10 à 13.000 emplois.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: Les députés en visite dans l'usine de production des tôles

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