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Mardi 8 Avril 2014 - 0:15

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Anecdotes, petites phrases, cris du cœur et coups de gueule meublent la vie de tous les jours. Cette rubrique se propose de sélectionner les idées les plus saillantes qui font la force des débats de société

À propos du génocide rwandais

« Les puissances occidentales aimeraient que le Rwanda soit un pays ordinaire, comme si rien ne s’était passé, ce qui présenterait l’avantage de faire oublier leurs propres responsabilités, mais c’est impossible. Prenez le cas de la France. Vingt ans après, le seul reproche admissible à ses yeux est celui de ne pas en avoir fait assez pour sauver des vies pendant le génocide. »
Paul Kagamé, chef de l’État rwandais dans Jeune Afrique, le 5 avril 2014.

« N’oubliez pas que les Hutus, anciens esclaves des Tutsis, en ont une peur viscérale. Un crime de masse passé aux oubliettes de l’histoire. Les Hutus du Rwanda, terrorisés, pensaient que le même sort les attendait s’ils ne réagissaient pas. Ils ont tué avant qu’on ne les tue. Seule la France s’est impliquée pour limiter le carnage. Elle n’a pas à rougir de son action, contrairement aux Américains et aux Anglais, qui soutenaient le FPR. »
Paul Barril, ancien membre de la cellule antiterroriste de l’Élysée, Le Point, le 7 avril 2014. Il vient de publier Le capitaine Barril brise le silence.

« Cette dimension de Turquoise ne doit pas être oubliée : même si les ordres que nous recevions étaient ambigus, les soldats français ont sauvé plusieurs milliers de vies. »
Guillaume Ancel, à l’époque capitaine au 68e régiment de l’artillerie d’Afrique, chevalier de la Légion d’honneur, Jeune Afrique, le 7 avril 2014.

« Le génocide des Tutsis a d’abord été un génocide culturel, spirituel. À l’époque coloniale, l’Église catholique a décrété que tout ce qui n’était pas authentiquement chrétien au Rwanda – donc tout ce qui était rwandais – relevait du paganisme et conduisait en enfer. Avec l’avènement du catholicisme, les Rwandais ont perdu leur âme, ce qui peut expliquer en partie la cruauté à l’oeuvre en 1994. »
Boubacar Boris Diop, écrivain sénégalais, Jeune Afrique, le 4 avril 2014.

« Il serait aujourd’hui intolérable que nous soyons désignés comme les principaux coupables. [...] Il est rigoureusement faux que la France ait aidé en quelque manière les auteurs du génocide à préparer leur forfait… Mes déclarations publiques en font foi, en mai 1994, au conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne comme à l’Assemblée nationale. »
Alain Juppé, ancien Premier ministre français et ancien ministre des Affaires étrangères, plaidoyer publié le 7 avril 2014 sur son blog.

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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