Attention !

Oui, attention à ce que le recensement administratif spécial ne tourne pas au fiasco. Non par la faute de l’État qui s’implique fortement dans cette vaste opération sans laquelle il ne saurait y avoir des listes électorales crédibles, mais par la faute des acteurs locaux, administratifs et politiques, qui, manifestement, ne mesurent pas l’importance du processus ainsi engagé.

Il ne suffit pas, en effet, d’appeler les citoyens, par voie d’affiches, de banderoles, de spots radios ou télés, à se faire recenser pour que chacun d’eux effectue à temps la démarche nécessaire. Il faut aussi et surtout que dans tous les départements, toutes les villes, tous les villages, les autorités responsables, les élus locaux, les représentants de la société civile s’impliquent personnellement en démontrant que le fondement même de la démocratie est la constitution de listes reflétant la réalité. Or, pour l’instant du moins, rien de tel ne se produit.

Ce qui est en jeu dans cette affaire n’est pas seulement la mise en place d’un dispositif garantissant que tous les citoyens et toutes les citoyennes ont bien été recensés, que leur nom figurera bien demain sur les listes électorales et que, par conséquent, les prochains scrutins ne seront entachés par aucun manquement. C’est aussi la démonstration qu’une démocratie véritable n’existe que si chaque homme et chaque femme en âge de voter fait la démarche personnelle consistant à s’inscrire sur les listes de sa commune. C’est en quelque sorte un acte pédagogique qui fera, dans six mois, dans un an, dans dix ans, que tous les électeurs se rendront le moment venu dans les bureaux de vote afin de déposer leur bulletin dans l’urne.

Les dernières élections qui se sont déroulées dans notre pays ont été marquées par une abstention massive qui a projeté une image négative du Congo et qui a nourri les campagnes de dénigrement menées contre lui. Il importe au plus haut point que les scrutins à venir soient irréprochables et que, par conséquent les listes électorales soient fiables.

Cette partie-là se joue aujourd’hui et chacun, à sa place, doit contribuer à sa réussite.