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BarkhaneMardi 28 Septembre 2021 - 18:39 Ce que nous apprend la crise qui s’aggrave dans l’immense région du Sahel avec le retrait au moins partiel de la Force Barkhane et l’affrontement diplomatique qui en résulte entre le Mali et la France est bien le fait que seule la coopération militaire entre les pays d’une même zone géographique peut ramener durablement la paix là où elle se trouve menacée par la montée en puissance des mouvements extrémistes qui surfent sur les dissensions internes des pays concernés. Croire ou feindre de croire que les interventions de puissances extérieures au continent permettront de résoudre ce problème relève de l’utopie, du rêve, de l’illusion. Ceci est d’autant plus vrai que l’événement déclencheur de la crise qui dévaste le Sahel et le Sahara depuis plus d’une décennie a été l’assassinat programmé du « Guide » Mouammar Kadhafi qui a plongé la Libye dans le chaos, a déséquilibré toute la partie nord de notre continent, a permis aux Islamistes radicaux de se répandre et d’imposer leur loi aux populations. Une intervention extérieure dont la France et ses alliés occidentaux sont largement responsables même s’ils refusent toujours de le reconnaître. Dans ce contexte pour le moins inquiétant à l’échelle de notre continent, la seule réponse que l’on puisse apporter aux problèmes présents et qui offre une chance réelle de mettre fin à ce genre de crise est le développement de la coopération entre les pays concernés. Autrement dit, un rapprochement des Etats qui permette de mettre sur pied des forces militaires communes qui, elles-mêmes, permettront de prévenir les crises ou de les combattre efficacement. Perçue jusqu’à présent comme peu réaliste, cette coopération est en réalité la seule voie que puissent suivre aujourd’hui les gouvernements s’ils veulent préserver ou restaurer la paix autour d’eux. La vaste communauté régionale dont nous faisons nous-mêmes partie, à savoir la CEEAC – Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale – que préside aujourd’hui notre propre président, Denis Sassou N’Guesso, évolue lentement mais sûrement dans ce sens. Et tout indique qu’elle mettra en place de façon progressive des forces coordonnées qui, elles-mêmes, constitueront un bouclier contre l’extrémisme qui menace la paix chez nous comme partout dans le monde. Si les pays du Sahel s’accordent ainsi, l’on peut être certains qu’ils parviendront enfin à conjurer le mal qui les menace sans devoir faire appel à des forces extérieures.
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