Opinion
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Bond en avantJeudi 22 Mai 2014 - 1:05 Mieux vaut s’en convaincre sans plus attendre : le formidable bond en avant que pourrait générer, dans les dix années à venir, l’achèvement des grandes infrastructures routières actuellement en construction ne sera possible que si les villes qui quadrillent le territoire national se dotent de moyens de formation adaptés aux besoins de l’économie en gestation. Croire, en effet, qu’il suffit de rendre accessibles les zones les plus reculées pour que d’un coup de baguette magique les activités économiques se développent et insèrent le Congo dans le groupe des pays africains émergents constitue une illusion dangereuse. Dangereuse, car elle peut amener les pouvoirs publics à considérer qu’ils ont fait leur devoir et que c’est aux citoyens de se mobiliser maintenant afin de tirer parti du capital que la volonté de l’État a créé. Dangereuse, car elle peut conduire ces mêmes citoyens à rester passifs alors que seuls le dynamisme, la créativité, le travail rendu possible par la mise en place des grandes infrastructures permettront de tirer un réel parti de l’effort consenti par la collectivité. Dangereuse, surtout, car elle peut reléguer à l’arrière-plan, dans l’esprit du plus grand nombre, le fait que c’est de la somme des initiatives individuelles que naît le progrès économique et social dans les sociétés humaines. Tout cela pour dire que le moment est certainement venu pour le Congo de se doter des moyens de formation technique et professionnelle qui lui permettront de tirer parti du travail de fourmi accompli depuis la fin de la guerre civile, il y a seize ans. Si, dans un délai raisonnable, se mettent en place dans tous les départements du pays des écoles primaires et secondaires, des centres de formation techniques et professionnels, des institutions universitaires capables de former les générations présentes et à venir aux tâches les plus diverses, les sacrifices consentis par le peuple congolais prendront tout leur sens. Et chacun, à sa place, en tirera de réels avantages. Soit dit en passant, c’est en usant de tels arguments que les candidats aux prochaines élections locales auraient les meilleures chances de se faire élire. S’engager à faire en sorte que les citoyens dont ils sollicitent les suffrages bénéficient pleinement des retombées de leur vaste effort collectif est certainement aujourd’hui le meilleur des arguments politiques. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |