Opinion
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CoopérationVendredi 23 Mai 2014 - 0:10 Le débat qui s’instaure de façon feutrée en France sur les questions de défense, mais qui pourrait bien prendre une tournure publique dans les semaines à venir, nous concerne très directement. Vu depuis l’Afrique, on peut ainsi le résumer : prise dans l’étau de la crise économique et financière qui se resserre chaque jour un peu plus sur elle, la France n’a plus les moyens de maintenir à niveau ses moyens nucléaires tout en intervenant militairement sur le continent comme elle le fait actuellement au Mali et en Centrafrique. À terme plus ou moins rapproché, elle va devoir opérer des choix difficiles et comme elle ne peut affaiblir sa force de dissuasion sans courir le risque de devenir une puissance de second ordre, il est probable qu’elle se verra contrainte de réduire, voire d’interrompre, ses actions extérieures. Dans un pareil contexte, mieux vaut regarder la vérité en face que de mettre, comme l’autruche, la tête dans le sable afin de ne pas voir le danger qui nous guette. Car la France reste un allié sûr pour l’Afrique, et même si elle commet parfois des erreurs graves – voyez son intervention calamiteuse en Libye pour abattre le colonel Kadhafi –, elle peut aider de façon décisive à construire le système de défense et de sécurité qui nous permettra, demain, de prévenir ou de gérer les crises auxquelles nous serons confrontés. Il est temps, en effet, de tourner la page de l’ère postcoloniale durant laquelle les pays occidentaux se précipitaient au secours de leurs partenaires africains faute de les avoir aidés, au lendemain des indépendances, à se doter des moyens humains et matériels nécessaires pour préserver la paix sur leur territoire. Si la France et l’Union européenne veulent réellement, aujourd’hui, accompagner l’Afrique dans son émergence, qu’elles se décident donc à lui apporter les connaissances et les techniques qui sont les leurs dans les domaines du renseignement, de la formation des hommes, de l’équipement militaire, de la logistique. Le temps du saupoudrage et des interventions en urgence est révolu. Celui de la mise en place de systèmes de défense efficaces par les gouvernements africains eux-mêmes est venu. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |