Opinion
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Oui (3)Mardi 3 Juin 2014 - 0:48 L’histoire dira si les arguments que nous avançons ici en faveur d’une révision de la Constitution collaient ou non avec la réalité telle qu’elle est perçue par les plus hautes autorités de l’État ; mais en attendant que celles-ci se prononcent, il convient, pour être complet, d’ajouter ceci : 1. Si, comme nous le croyons nécessaire, une nouvelle Constitution est mise en chantier dans les semaines à venir, elle devra faire l’objet d’un véritable débat public. Un débat organisé, structuré, dépourvu de passion, portant sur le fond même des réformes institutionnelles proposées et non un affrontement politicien semblable à ceux auxquels nous assistons depuis des mois qui se limitent au nombre ou à la durée des mandats présidentiels sans jamais aborder les problèmes liés à l’équilibre des pouvoirs ou à la bonne gouvernance. C’est à l’évidence ce que souhaite et attend l’opinion publique congolaise qui n’a cessé de montrer tout au long des derniers mois l’intérêt qu’elle porte à une telle réforme en affluant partout où étaient organisées des « rencontres citoyennes ». 2. Ce débat étant mené au plan national avec toute la rigueur et le sérieux nécessaires, c’est au peuple lui-même et non à ses seuls représentants qu’il revient, nous semble-t-il, de se prononcer. Parce qu’une telle réforme touche aux fondements mêmes de la démocratie, l’on ne saurait, en effet, confier aux seuls élus du peuple, députés et sénateurs réunis en congrès, le soin de la conduire jusqu’à son terme. Si l’on veut que la nouvelle Constitution réponde aux attentes du plus grand nombre et, de ce fait, consolide le système démocratique que nous avons eu tant de peine à instaurer chez nous, il est indispensable que chaque citoyenne, chaque citoyen en âge de voter se prononcent librement sur un texte dont ils connaîtront les termes exacts et dont ils mesureront la portée. Agir autrement n’aurait pas de sens. 3. Là se trouve le véritable défi auquel les pouvoirs publics se trouvent aujourd’hui confrontés. Car il ne suffira pas de définir un texte constitutionnel adapté aux réalités de ce temps pour résoudre les problèmes institutionnels qui se posent à la société congolaise. Il faudra aussi que la consultation populaire chargée de l’adopter ou de le rejeter soit exemplaire. Autrement dit, que le processus électoral se déroule sans incident, que la campagne le précédant soit menée jusqu’à son terme dans le calme et la sérénité, que chacun à sa place – administration, partis politiques, médias – l’accompagne sans chercher à en perturber ou à en fausser le déroulement. Oui, le temps est venu, nous en sommes convaincus, de franchir une nouvelle étape sur la voie de la démocratie. Mais cela doit se faire de façon pleinement responsable. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |