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Mercredi 4 Juin 2014 - 0:36

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Ne nous cachons pas la tête dans le sable : ce qui se passe entre Brazzaville et Kinshasa était inévitable dès lors que les règles élémentaires visant à faire régner l’ordre de part et d’autre du fleuve n’étaient pas respectées. Comment, en effet, assurer la sécurité des populations si un contrôle strict aux frontières des deux Congo n’était pas organisé ? Tôt ou tard, la déferlante, de part et d’autre du fleuve, d’hommes, de femmes et d’enfants dépourvus de titres légaux se serait aggravée, provoquant à coup sûr un rejet brutal qui se serait traduit par des violences en série difficilement maîtrisables.

Reste, maintenant que le processus de remise en ordre est lancé, à faire en sorte que celui-ci ne suscite pas de frustrations durables dans les deux capitales les plus rapprochées du monde. Un travail amorcé par la commission mixte qui s’est réunie ces deux derniers jours à Kinshasa, mais qui doit maintenant être relayé à tous les niveaux de la société civile si l’on veut que les deux Congo continuent de vivre en bonne intelligence.

L’erreur serait de croire qu’une affaire aussi délicate ne concerne que les pouvoirs publics et qu’un accord entre les deux États permettra d’apaiser les tensions qui en ont résulté. Concernant de façon très directe de nombreuses familles dans les deux cités, l’évacuation des sans-papiers a un impact psychologique et social qu’il serait dangereux de sous-estimer. Et c’est pourquoi la société civile se doit d’accompagner les autorités dans les démarches qu’elles engagent pour faire respecter l’ordre public.

Cela est d’autant plus nécessaire qu’à brève échéance les liens de toute nature existant entre Brazzaville et Kinshasa se resserreront fortement : d’une part, la construction du pont rail-route unissant les deux grandes cités permettra une augmentation sans précédent des échanges ; d’autre part, l’augmentation du trafic fluvial qui accompagnera l’aménagement de ports sur les deux rives du fleuve donnera au processus d’intégration régionale un élan irrésistible.

Dans un pareil contexte, rien n’est plus important que de panser les plaies ouvertes par l’opération de police qui s’achève à Brazzaville. C’est ainsi et pas autrement que s’écrira la nouvelle page de notre longue histoire commune.

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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