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Washington-Beijing: vers l'apaisement?Samedi 24 Juin 2023 - 18:02 Elles sont édifiantes les confessions réciproques ressorties des entretiens que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a eus, le 19 juin à Beijing, avec son homologue Qin Gang, et le président chinois, Xi Jinping : « L’Amérique ne cherche pas une nouvelle guerre froide, elle ne cherche pas à changer le système de la Chine, la revitalisation de ses alliances n’est pas anti-Chine, elle ne soutient pas " l’indépendance de Taïwan " et n’a pas l’intention d’entrer en conflit avec la Chine ». Ce propos du plus haut diplomate américain en visite dans l’Empire du milieu a succédé à celui de son principal hôte, que l’on entend développer à propos des deux puissances du moment : « Nos deux grands pays peuvent surmonter les difficultés et trouver une bonne voie de s’entendre marquée par le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération gagnant-gagnant ». Alors qu’entre les Etats-Unis et la Chine, les derniers mois ont été marqués par de nombreux incidents diplomatiques, et même tactico-stratégiques (visites controversées des officiels américains à Taïwan, affaire des ballons chinois détruits en vol sur le sol américain, des navires de guerre en passe de faire parler la poudre…), la visite d’Antony Blinken dans la capitale chinoise marque peut-être le début d’un rétropédalage consensuel propice à stabiliser l’environnement politique international. Ce qu’il y a lieu de louer dans la pratique des « grands » est leur capacité à se remettre en question. Toutes les fois qu’ils engagent un bras de fer, ils en mesurent les conséquences à terme et finissent par en tirer les enseignements qui s’imposent. On a parlé, entre temps, de « guerre commerciale », mais les Etats-Unis et la Chine ont ensuite poussé le bouchon un peu plus loin faisant craindre un embrasement en Asie du Sud-Est. Ils se rendent aujourd’hui compte que leurs peuples respectifs, à l’épanouissement desquels ils disent œuvrer, n’y trouveront pas leur compte. Les deux mastodontes, Beijing et Washington, forts d’un cercle d’alliés plus ou moins inconditionnels, exposent les plus modestes à de graves conséquences dans leurs querelles de leadership. Néanmoins, quand le président chinois déclare à cette même occasion que « la planète Terre est suffisamment grande pour le développement respectif et la prospérité partagée de la Chine et des Etats-Unis », il sous-entend que les autres pays pourraient profiter du climat de quiétude apporté par les deux grandes puissances pour avancer sur le chemin de la prospérité. Il reste que les belles intentions énoncées s’expriment sur le terrain pratique. Antony Blinken est convaincu de la nécessité que son pays et la Chine devraient « maintenir et poursuivre des échanges de haut niveau ». Dans cette optique, son homologue de la République populaire de Chine, Qin Gang, est attendu au pays de l’Oncle SAM. On sait, par ailleurs, que le dossier russo-ukrainien occupe aussi les agendas des puissances internationales. Les positions des Etats-Unis et de la Chine là-dessus étant connues - un soutien total des Américains à Kiev ; une approche diplomatique forte des Chinois en faveur de Moscou -, il est possible, étant donné que l’enlisement de ce conflit est préjudiciable aux affaires du monde, que des deux puissances viennent une initiative susceptible de mettre fin aux hostilités. On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, c’est indéniable, mais Washington et Beijing ont des atouts pour peser dans ce dossier. A condition que leurs fortes inimitiés deviennent le fer de lance d’une coexistence pacifique mondiale inébranlable. Gankama N'Siah Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |