Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
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- Analyse - Xinhua
RegretsJeudi 12 Juin 2014 - 2:23 Est-il normal, raisonnable même, que les grands médias privés ne soient jamais ou presque invités à suivre le chef de l’État dans les voyages officiels qu’il effectue à l’étranger ? Cette question, que nous posons depuis longtemps sans jamais recevoir de réponse, prend une acuité particulière alors que le président Denis Sassou-N’Guesso entreprend une visite en Chine qui s’annonce particulièrement riche pour notre pays. À chacun son rôle dans le monde très ouvert où nous vivons : s’il est vrai que la presse officielle a pour mission de suivre avec attention chaque déplacement du président de la République et de rapporter avec soin les propos qu’il tient ou qui lui sont tenus en cette occasion, il l’est tout autant, sinon plus, que les médias privés ont eux-mêmes un rôle important à jouer dans la diffusion de l’information. Il suffit pour s’en convaincre de considérer le soin avec lequel les journaux comme le nôtre « couvrent » les visites présidentielles dans l’hinterland congolais et l’attention que leur accordent les lecteurs. Au siècle d’internet, c’est-à-dire de la communication universelle et instantanée, il n’est ni logique, ni raisonnable de tenir les journalistes professionnels à l’écart en conférant aux médias publics une sorte de monopole dans le domaine de l’information. Vrai il y dix ans lorsque la radio et la télévision nécessitaient des moyens techniques aussi coûteux que difficiles à manier, ce monopole a volé en éclat avec l’apparition des moyens électroniques tels que les smartphones et les tablettes. Désormais, où qu’il soit, un journaliste est en mesure de recueillir des informations qui seront instantanément diffusées sur la Toile. La richesse de nos propres sites internet, qui sont mis à jour heure par heure et même minute par minute lorsque c’est nécessaire, est là pour en apporter la preuve. Qu’il nous soit donc permis de dire ici qu’en réservant à la seule presse d’État le soin de rendre compte des faits et gestes du président de la République, les pouvoirs publics commettent une lourde erreur. Outre le fait que la mise à l’écart des médias privés réduit fortement l’impact des événements auxquels celui-ci prend part et, par conséquent, pénalise son action, elle porte atteinte au principe de la liberté de la presse qui constitue l’un des fondements de notre démocratie. Puisse ce message être entendu au plus haut niveau de l’État ! Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |