CAN et cash

C’est un univers attrayant et à la fois impitoyable, le football. En Côte d’Ivoire où se joue la 34^e édiction de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), les sélectionneurs sont dans le viseur des fédérations et le payent cash pour « absence de résultats ». La phase de groupes engagée du 13 au 24 janvier a ainsi vu une demi-douzaine d’entre eux faire leurs valises.

Côte d’Ivoire, Algérie, Ghana, Tunisie, Gambie, Tanzanie sont les pays concernés par cette vague de départ des coaches, alors que la plus prestigieuse fête africaine du ballon rond attendra de désigner son futur champion, le 11 février. D’ici là que d’autres évictions frappent d’autres entraîneurs pour les mêmes motifs ne sera que moins surprenant.

Ceci dit, le niveau actuel du football continental est remarquable tant par le talent individuel des athlètes que par l’esprit de groupe qui les anime. Entre les vainqueurs pronostiqués sur le papier et la réalité du jeu sur le terrain s’impose une leçon fort intéressante pour les chroniqueurs, à savoir que les notions de « grande » et de « petite » équipe sont fragmentaires.

Au demeurant, et c’est là-dessus que les Fédérations africaines de football ont du travail, les jeunes talents détectés à l’occasion des rencontres que l’on suit tous avec intérêt méritent d’être mieux encadrés pour espérer rejoindre les stars du continent qui excellent dans les championnats professionnels du monde. Pour cette pépinière en quête de débouchés, la CAN est sans doute un rendez-vous de toutes les opportunités.

Pour les accompagner, les pouvoirs publics ont un rôle essentiel dans la mise à la disposition de la jeunesse des installations sportives susceptibles de les élever au rang où on les attend. On serait aussi heureux de voir enfin émerger sur le continent un corps d’entraîneurs qualifiés et bien traités qui gagneraient convenablement leur vie comme cela se passe sous d’autres cieux.

En attendant, savourons les belles affiches des huitièmes de finale et observons ce qu’il en sera des sélectionneurs restés en lice.