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Mais où va l’Europe ?Samedi 11 Mai 2024 - 21:04 Cette question, nous sommes de plus en plus nombreux à la poser publiquement ; nous qui observons la scène mondiale avec attention et qui redoutons à juste titre sa dégradation en raison des affrontements plus ou moins larvés auxquels se livrent clairement les grandes puissances sur cette même scène planétaire. Ayant été à l’origine des deux conflits mondiaux les plus destructeurs de l’Histoire humaine, le Vieux continent est, en effet, perçu, contrairement à ce que pensent et disent ses dirigeants actuels, comme un acteur imprévisible capable du pire et du meilleur. D’où la très grande attention que porte sur lui la communauté internationale dans son ensemble. Au cœur du débat qui marque la longue, très longue campagne des élections en cours pour le renouvellement du Parlement dont le siège est à Strasbourg et dont le premier tour se déroulera le 9 juin se trouve la question essentielle de la défense européenne. Un débat qui jusqu’à présent ne figurait pas en tête des grandes questions à trancher, mais que la guerre lancée il y a un peu plus d’un an par la Russie contre l’Ukraine a projeté sur le devant de la scène avec l’hypothèse de la constitution d’une force armée européenne capable de se substituer à celle de l’OTAN, l’Alliance atlantique, si les Etats-Unis venaient à prendre du recul par rapport au Vieux continent comme le laisse entendre l’ancien président, Donald Trump, s’il était élu lors du prochain scrutin américain. Le problème éminemment délicat que pose la création d’un système de défense proprement européen est celui de l’arme nucléaire que seule la France détient au sein de l’Union européenne depuis le départ du Royaume-Uni et dont tout indique qu’elle n’acceptera jamais de partager l’emploi ou la menace de l’emploi contre son adversaire éventuel, autrement dit la Russie. S’il n’est pas abordé publiquement à Bruxelles, siège permanent de l’Union européenne, il se trouve en réalité au cœur du débat qui s’amorce dans la sphère diplomatique et militaire. Et, de ce fait, il va devoir être résolu dans les prochains mois, les prochaines années si du moins l’Europe veut réellement se positionner comme l’un des acteurs majeurs de la scène mondiale. Les tensions actuelles sur cette même scène ne cessant de s’aggraver avec la menace très directe que fait planer aujourd’hui sur l’Europe le président russe, Vladimir Poutine, via le conflit ukrainien, ce sujet va s’imposer à coup sûr comme un thème majeur du temps présent que ses dirigeants ne pourront plus feindre d’ignorer. Un thème qui s’avère d’autant plus délicat que la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis célèbrent avec éclat ces temps-ci le quatre-vingtième anniversaire de l’offensive qui mit fin en 1944 au régime nazi en Allemagne et qui ramena la paix sur tout le Vieux continent. Où va l’Europe est bien l’une des clés essentielles du temps présent. Mieux vaut ne pas l’ignorer ou feindre de l’ignorer à Bruxelles, à Paris, à Berlin, à Rome, à Madrid, à Amsterdam et autres grandes capitales européennes qui prétendent œuvrer pour l’unification du Vieux continent. Jean-Paul Pigasse Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |