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En quête d’autonomie …

Lundi 10 Juin 2024 - 17:25

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Ce qui ressort à l’évidence de la campagne électorale qui vient de s’achever en Europe et qui, en bonne logique, devrait s’imposer dès le début de ce nouveau mandat, c’est bien le fait que l’Union européenne (UE) et ses vingt-sept membres s’organiseront dans les mois et les années à venir afin de se doter des moyens de défense qui garantiront leur liberté, leur indépendance, leur puissance. Cette évidence est d’autant plus réelle que la réélection possible de Donald Trump à la Maison Blanche, en novembre prochain, pourrait bien entraîner un retrait des troupes américaines stationnées sur le Vieux continent, voire même un retrait pur et simple des Etats-Unis de l’Alliance Atlantique créée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale.

Tout au long de la longue, très longue campagne qui a marqué cette nouvelle élection de l’Assemblée européenne, la question de la création d’un système de défense autonome a figuré en très bonne place, pour ne pas dire en tête des promesses faites par les candidats qui viennent d’être élus. Profondément marquée par la menace que fait peser la Russie sur l’Europe dans le contexte de la guerre qu’elle mène en Ukraine, la nouvelle majorité parlementaire a confirmé le fait que l’indépendance stratégique de l’Union doit désormais figurer en bonne place dans la liste de ses objectifs.

Les mois et les années à venir nous diront si cette volonté d’asseoir sur des bases plus solides l’autonomie de l’Europe dans le domaine militaire s’est traduite concrètement et si, par conséquent, l’UE s’est enfin dotée des moyens nécessaires. Mais ayant été de ceux, peu nombreux, qui défendaient cette idée dans des ouvrages ou lors de conférences dès le début des années quatre-vingt du siècle précédent, nous sommes plutôt bien placés pour dire aujourd’hui qu’un tel projet ne se concrétisera certainement pas facilement.

Ceci pour plusieurs raisons dont l’une au moins, à savoir la détention de l’arme nucléaire par un seul Etat – la France – est pratiquement impossible à résoudre ; comme l’a démontré le retrait brutal et récent du Royaume Uni de la Grande Bretagne – l’Angleterre – qui détient elle-même cette arme de destruction massive et qui refuse par définition de partager avec quiconque la décision de son usage éventuel.

De tout ce qui précède ressort l’évidence selon laquelle l’UE entre en réalité dans une nouvelle phase décisive de son Histoire ; une phase que sa nouvelle assemblée parlementaire et le gouvernement que celle-ci soutiendra va devoir franchir pratiquement sans délai si la communauté veut asseoir son pouvoir international sur de solides bases.

Affaire à suivre de très près donc car elle déterminera le sort d’une communauté qui s’est longuement et fortement déchirée dans les siècles précédents.

Jean-Paul Pigasse

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