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Les cartes

Samedi 29 Juin 2024 - 18:42

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En Afrique centrale comme ailleurs dans le monde s'enclenchent des rapprochements qui sont autant de mécanismes sensément géostratégiques. Sur le Vieux continent, l'Europe pour ne pas la citer, la guerre en Ukraine s'est révélée être une opportunité de renforcement de liens au sein de la « maison commune ». De nouveaux adhérents sont admis, d'autres l’espèrent à plus ou moins brève échéance. Le tout sous l'œil vigilant de l'oncle Sam, les États-Unis, et le concours du bras armé qu’est l’Alliance atlantique.

De son côté, le voisin européen russe, mis au ban de la communauté continentale, s'asiatise en consolidant des relations avec le géant chinois, l’indéchiffrable Corée du Nord, le très résilient Vietnam et l’insatiablement convoitée Afrique. Chaque jour qui passe montre que Moscou a entrepris de ne pas se laisser enfermer dans ses frontières comme ce fut le cas après l’effondrement de l’ex-Union soviétique.

Ce remue-ménage n'épargne pas le Proche et Moyen-Orient que la guerre de Gaza, comme avant elle celle de l'Ukraine, a contraint à se choisir des amis dans la perspective d'une inévitable redistribution des cartes et des rôles quand les principaux foyers de tensions s'apaiseront. Aussi curieux que cela puisse paraître, même si elle fait aussi partie du fameux « Sud global », l'Amérique latine, naguère révolutionnaire, est moins en ébullition. Elle suit sans doute attentivement ce qui se déroule autour d’elle et de par le vaste monde.

Revenons chez nous, en Afrique centrale : on sait le climat tendu entre Kinshasa et Kigali du fait du conflit à l'Est de la République démocratique du Congo. On voit que cette situation influe, par ailleurs, sur les liens entre Kinshasa et d'autres capitales. Avec Brazzaville, officiellement tout va bien mais les nombreux post et autres vidéos diffusés sur les réseaux sociaux tentent chaque instant de mettre de l’huile sur le feu, donnant à croire qu’un climat délétère affecte les deux capitales les plus proches au monde. Ces conditionnements plaident plus que jamais pour le maintien du dialogue au plus haut niveau tant les liens de famille entre les riverains du fleuve Congo sont forts.

Notre pays, il faut le rappeler, a été de toutes les batailles de stabilisation dans la sous-région depuis de longues décennies : Angola, Tchad, Centrafrique, République démocratique du Congo sont des voisins au chevet desquels l’assistance multiforme de Brazzaville ne s'est jamais démentie. La sous-région a aussi des instruments d'intégration, notamment la Cémac et la CEEAC qui doivent œuvrer au raffermissement de l'unité de cette partie du continent promise à un avenir prospère. Les spécificités de chaque pays de ce bel espace ne devraient pas constituer un obstacle à la poursuite des objectifs communs. Bien au contraire.

Gankama N'Siah

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