Opinion
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Ingouvernable ?Lundi 8 Juillet 2024 - 18:00 A l’issue du second tour des élections législatives qui s’est tenu dimanche en France, l’équation politique que génèrent les résultats pratiquement définitifs du scrutin s’avère d’une extrême complexité. Ceci pour la raison très claire que la nouvelle Assemblée nationale, dont la composition définitive n’est pas encore connue, ne comportera pas de véritable majorité et s’organisera autour de trois groupes politiques dont les programmes, les ambitions, les convictions sont très différents, voire même très fortement opposés : le Nouveau front populaire et les divers gauche (195 à 208 sièges), le camp présidentiel (161 à 169 sièges), le Rassemblement national et les divers droite (198 à 206 sièges). Provoquée par le président Emmanuel Macron au sortir d’une élection européenne qui s’était traduite le 9 juin par la victoire indiscutable du Rassemblement national, la dissolution de l’Assemblée nationale a eu comme conséquence de bouleverser l’arène politique française. Ceci dans le moment très particulier sur le plan international qu’ont généré la guerre en Ukraine, l’affrontement entre Israël et les Palestiniens, la tension entre l’Europe et la Russie et autres conflits plus ou moins larvés qui opposent les grandes puissances de ce temps. Observée avec la plus grande attention tout au long des derniers mois par la communauté internationale et tout particulièrement par les Etats du Vieux continent regroupés au sein de l’Union européenne, la situation politique en France n’a pas répondu aux attentes de ses partenaires. Elle a provoqué une inquiétude d’autant plus grande que jusqu’à présent, la France était perçue comme l’une des nations les plus stables de l’Europe et qu’elle occupait en son sein une position stratégique majeure en raison des moyens de défense dont elle s’était dotée les décennies précédentes, l’arme nucléaire en particulier. Ce qui vient de se passer avec les élections législatives ne peut que renforcer cette inquiétude. Ce que démontrent dès à présent les commentaires plus ou moins publics que les résultats de ce scrutin ont provoqué dimanche soir, notamment au sein des différentes institutions de l’Union européenne et, plus largement encore, au sein de l’Alliance Atlantique qui redoute son affaiblissement si le candidat républicain, Donald Trump, gagne la prochaine élection présidentielle américaine et décide de quitter cette institution créée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Dans le contexte très particulier qui se crée aujourd’hui, la France va devoir démontrer, à ses partenaires comme à ses adversaires, qu’elle demeurera une nation européenne stable, solide, consciente de ses devoirs comme de ses responsabilités. Une exigence stratégique qui marquera les deux dernières années du second mandat de son président, Emmanuel Macron.
Jean-Paul Pigasse Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |