Ce que démontrent …

Oui, ce que démontrent les événements en cours sur la scène internationale, notamment les duels qui opposent la Chine, les Etats-Unis, l’Europe, l’Inde, la Russie et autres Grands de la planète, c’est bien le fait que l’exploitation des matières premières stratégiques sur les cinq continents devient lentement mais sûrement l’enjeu majeur de la stratégie mondiale. Avec, parmi les conséquences évidentes, le fait que l’immense continent africain occupe désormais la première place sur ce terrain.

Au-delà du fer, du gaz, du pétrole et autres matières premières stratégiques dont l’exploitation a généré pour une large part la colonisation de l’Afrique, il y a deux cents ans, la prise de contrôle des gisements d’uranium, de lithium, de cobalt et autres matières premières stratégiques s’impose désormais au fil des ans comme un atout incontournable. D’où la concurrence qui se développe entre les grandes puissances et qui prend au fil du temps une tournure agressive dont le pire pourrait sortir à plus ou moins brève échéance.

Dans un tel contexte l’on ne saurait trop conseiller aux différentes institutions régionales et sous-régionales de cette partie du globe de s’entendre sur l’essentiel, c’est-à-dire sur la mise en place de dispositifs qui protégeront leurs puissantes et très diverses ressources naturelles. Autrement dit de ne pas se laisser exploités par les puissances extérieures qui s’efforcent aujourd’hui, par tous les moyens, de s’emparer des gisements stratégiques en créant une nouvelle ère coloniale qui ne dit pas son nom.

Ce qui se passe actuellement dans le centre de l’Afrique, tout particulièrement dans l’Est de la République démocratique du Congo, démontre de façon dramatique, accablante que les grandes puissances sont prêtes à utiliser, ou plutôt à faire utiliser par des organismes placés sous leur contrôle les moyens les plus illégaux pour prendre le contrôle des matières premières dont dépend à plus ou moins court terme leur propre destin. Une évolution à tous égards dramatiques contre laquelle les Etats et les gouvernements ne se protègent pas réellement dans le moment présent alors même qu’ils en prennent enfin la juste mesure.

Les temps à venir diront si cet appel à la lutte contre le pillage des matières premières a été entendu avant qu’il soit trop tard mais il revient aux observateurs de ce nouveau temps de l’Histoire de tirer sans plus attendre le signal d’alarme à l’échelle internationale.

Un dossier à suivre de très près avec celui de la protection de la nature que les pays comme le Congo ont placé au cœur de leur stratégie.