Opinion
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« Nous sommes l'océan »Vendredi 25 Avril 2025 - 11:15 Du 9 au 13 juin 2025, la France accueillera la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan (Unoc 3). Ce rendez-vous sera un moment décisif : il réunira, à Nice, une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, et plusieurs dizaines de milliers de participants, chercheurs, scientifiques, acteurs économiques, militants associatifs et citoyens du monde entier. A cette occasion, la France portera un objectif clair : protéger l'océan par des actions concrètes. Un être humain sur trois dépend de l'océan pour vivre, et pourtant, ce dernier est en danger. C'est un espace encore largement méconnu, qui ne dispose ni d'une gouvernance globale, ni des financements nécessaires à sa préservation. Les chiffres sont inquiétants : plus de 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans l'océan chaque année, selon une étude de la revue Science. A cela s'ajoute la surexploitation, qui touche plus d'un tiers des stocks de poissons, mais aussi l'acidification des eaux, la montée du niveau de la mer et la destruction des écosystèmes marins. Et ces phénomènes s'accélèrent, conséquences directes du dérèglement climatique. Il est temps d'agir. Plus que jamais, nous devons faire en sorte que l'action multilatérale soit à la hauteur des enjeux liés à la protection de l'océan. En matière de gouvernance, le traité sur la protection de la biodiversité en haute mer (BBNJ) est un levier essentiel. La haute mer - plus de 60% des océans - est aujourd'hui le seul espace qui n'est pas régi par le droit international. L'absence de surveillance et de règles communes entraîne un véritable désastre socio-environnemental : pollutions massives d'hydrocarbures et de plastiques, méthodes de pêche illégales et non régulées, captures de mammifères protégés. Pour mettre un terme à ce vide juridique, nous devons obtenir la ratification de soixante pays et ainsi permettre au traité BBNJ d'entrer en vigueur. La protection de l'océan passe également par la mobilisation des financements publics et privés et le soutien à une économie bleue durable. Pour continuer à bénéficier des formidables opportunités économiques de l'océan, nous devons faire en sorte que les ressources marines puissent se régénérer. A Nice, plusieurs engagements seront annoncés en matière de commerce international, de transport maritime, de tourisme et d'investissement. Enfin, comment protéger ce que l'on ne connaît pas - ou pas assez ? Nous devons accroître notre connaissance de l'océan et mieux la diffuser. Aujourd'hui, nous sommes capables de cartographier la surface de la Lune ou celle de Mars, mais le fond des océans nous demeure inconnu. Il recouvre pourtant 70% de la Terre !
Claire Bodonyi, ambassadrice de France au Congo Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |