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Le célibat prolongé d'un jeune travailleur n'est pas une bonne chose

Samedi 10 Août 2013 - 12:15

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Celui-ci peut aussi faire appel à des situations regrettables, telles que la débauche, la fuite des responsabilités, le stress social, l'infidélité et l'instabilité matrimoniale, car on a peur de s'afficher comme chef d'un foyer quelconque. Et les conséquences immédiates qui en découlent sont entre autres les ennuis pathologiques à travers des métiers non raisonnables et méprisants telle que la prostitution avec la cohorte des maladies qu'elle pourra apporter. Et au plan social, se refuser d'être en couple lorsqu'on atteind un certain âge continue de vous placer aux dépens des parents en les surchargeant négativement. On est, à dire vrai, dans ces conditions, placé sous le régime d'un vrai-faux adolescent, même à un âge au-delà de l'âge réel de l'adolescence. Pire encore, le célibat involontaire et accentué peut aussi devenir un vice.

Nombre de personnes qui repoussent à plus tard le fait de former un foyer même si elles ont le minimum qu'il faut pour commencer à bâtir la première étape d'un mariage qui n'est autre que le concubinage. Car le vrai concubinage ouvre sans tarder la porte au mariage proprement dit. Alors pourquoi certains hommes et femmes qui  pourtant ont des gagne-pain importants continuent de se comporter comme des adolescents en fuyant les responsabilités. Car pour eux, avoir une femme à la maison, c'est synonyme de dépenses folles et inutiles. Comment comprendre qu'un jeune homme dont l'âge avoisine la quarantaine, qui a un boulot digne – surtout que les métiers sots n'ont jamais existé pourvus qu'ils soient rémunérés – se refusent à se prendre en responsable gérant de foyer. Avoir un conjoint au sens normatif est là le premier embryon du foyer qui va se construire. On est par conséquent responsable, puisqu'on pense à la vie de celle ou de celui qui est à vos côtés. Et comme qui dirait, on quitte le domaine de l'enfantillage pour affronter réellement les péripéties de la vie. C'est l'affirmation de l'être personnifié et c'est la gestation d'un foyer en plein devenir.

Il n'est pas une fatalité de créer un foyer si l'on a le minimum, car nous sommes tous le fruit de foyers qui ont été créés. Nombreux sont les jeunes gens qui ont pourtant des boulots à la moyenne dignes mais continuent de se comporter comme des gamins, c'est-à-dire ils font des enfants disparates et qui ne sont même pas pris en charge par eux-même, puisqu'ils ne sont pas chefs de foyers. Ces enfants sont pris en charge par leurs grands-parents qui pourtant sont arrivés à l'âge du repos social. Tout ceci parce qu'ils évitent de se marier. Alors où va l'argent qu'ils perçoivent ? Réponse : dans des virtualités irréalisables, dans des plaisirs démesurés et sans fin, ils nourrissent des idéaux types utopiques. Ces jeunes-là sont encouragés par leurs parents, puisque leurs enfants et eux-mêmes viennent alourdir les charges de leurs parents avec leurs enfants.  À quarante ans, avec un emploi rémunéré, ils n'ont toujours pas honte de voir leurs assiettes alignées au repas de midi chez leurs parents. En réalité, lorsqu'on a déjà un emploi, il faut quitter les parents pour créer une famille.

Le célibat enraciné et accentué est aussi synonyme de sollitude exagérée et d'égoisme, car il est quand même gênant de vivre seul lorsqu'on est travailleur. Dans certains départements du pays, il se passe une certaine moquerie populaire où sont appelés collègiens ou lycéens des gens qui ont des emplois, mais se font irresponsables en évitant de se marier, c'est-à-dire de former des foyers. De jeunes démoiselles ou jeunes gens se trouvant dans de telles situations trouvent du plaisir à se comporter comme des vrais gaspilleurs des foyers des autres. Car pour eux vivre seul vaut mieux que vivre en couple, et vivre en couple, c'est aimer les dépenses, selon ceux-là. Oui, quels conseils, un ou une jeune qui a son emploi et qui ne caresse pas l'idée d'être dans un foyer peut donner à un autre jeune, si ce n'est que de le pousser à être comme lui.

Pris au hasard, un échantillon de jeunes hommes ou demoiselles qui se livre à certains métiers à hauts risques tels que des actes inciviques et la prostitution sont souvent ceux qui ne caressent pas l'idée d'être à côté d'un homme ou d'une femme dans un foyer. Par conséquent, ces gens-là qui rejettent à tout bout de champ le fait d'être en couple dans un foyer, sont des virus sociaux. Le célibat, si c'est un destin comme disent certains de ses défenseurs,  peut se comprendre, mais s'il est un choix volontaire, il est dangereux, car c'est là le vrai signe du refus de la solidarité matrimoniale, laquelle solidarité peut faire appel à une cohésion nationale confirmée.

Le célibat des jeunes ayant des emplois, nombreux le disent, lorsqu'il s'éternise, devient difficile à gérer et à supporter. On s'isole des autres, on crée des modèles de comportements atypiques et rébarbartifs. Nous n'encourageons pas ici les mariages précoces où les deux conjoints n'ont aucune éducation élémentaire de la condition matrimoniale, mais nous attaquons tous ceux ayant trouvé un emploi évitent de quitter les parents pour aller former leurs propres foyers en évitant semble-t-il des dépenses, alors qu'on le veuille ou non, les dépenses sont inhérentes à l'existence humaine. Former dignement un foyer n'est pas toujours synonyme de dépenses folles, comme le pensent certains, c'est même le sens de la vie en général.

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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