Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
État fortVendredi 9 Août 2013 - 10:30 Ce que démontrent à l’évidence les événements en cours dans la partie nord de l’Afrique est la nécessité pour les États modernes de concilier le régime démocratique avec l’existence d’un État fort, c’est-à-dire capable de faire régner l’ordre public sans pour autant sacrifier les libertés individuelles ou collectives sur l’autel de la continuité. Si, en effet, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, avaient su se doter sous la pression populaire de gouvernements capables de gérer les affaires publiques sans pour autant tomber sous la coupe de partis extrémistes, leurs peuples ne seraient pas confrontés aujourd’hui à des querelles inextricables dont nul ne peut prédire l’issue. Ceci pour dire que dans des pays comme les nôtres, qui ont fait la très dure expérience de l’anarchie alors qu’ils pensaient s’être installés durablement dans la démocratie et la liberté, il faut savoir raison garder. Savoir raison garder c’est-à-dire ne pas céder aux démons de la démagogie qui inspirent volontiers les adversaires du pouvoir en place et les conduisent à proposer à leurs contemporains des alternatives suicidaires afin d’accéder enfin à des fonctions publiques dont ils espèrent tirer les plus grands avantages. Pourquoi ne pas le dire franchement même si une telle assertion nous vaut d’être accusés de faire le jeu du pouvoir en place : la véritable force du Congo, aujourd’hui, est d’être géré par un pouvoir fort qui tire sa légitimité du vote populaire, mais qui ne cède pas aux mirages libertaires que certains lui présentent comme la panacée à ses problèmes présents. Sans doute ce pouvoir n’est-il pas exempt de défauts et pourrait-il se montrer plus efficace dans la gestion des affaires publiques, mais du moins assure-t-il à chacun de nous une liberté de penser et d’agir qui n’a pas de précédent, et c’est déjà considérable. C’est pourquoi la question que nous devons nous poser aujourd’hui est de savoir comment pérenniser ce régime sans pour autant aliéner notre liberté de choix, comment donc concilier stabilité et démocratie qui conditionnent la marche du Congo vers le développement durable. Alors que s’amorce un débat public sur l’évolution de notre République, il n’est ni prématuré, ni inutile de lancer le débat. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |