Opinion
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Les films sur le Sida ont plus d’impact sur l’opinionLundi 4 Août 2014 - 10:36 On ne le dira jamais assez, la pandémie du Sida est une vraie épine sous le pied de la communauté scientifique mondiale avec des recherches orientées dans tous les sens afin de pouvoir, un jour, arriver à trouver soit un vaccin soit un traitement curatif. L’espoir y est. Sauf que dans de nombreux pays du monde, les statistiques sont très variables et traduisent le niveau d’intériorisation des différentes mesures de prévention par la population. Parmi les mesures préventives qui viennent souvent, on note entre autres l’information à travers des prospectus, la fidélité, l’abstinence et le port de préservatifs. Cependant, rares sont des campagnes de projections de films sur les effets de cette pandémie qui sont visibles dans nos villes et campagnes. Plusieurs manifestations et déclarations sont souvent au rendez-vous le premier décembre, décrété par les Nations unies comme Journée mondiale de lutte contre le Sida. Après, c’est la routine, c’est-à-dire la faible amplitude des cérémonies y relatives. Les quelques pancartes perceptibles dans des grandes agglomérations ne font ressortir que le trityque fidélité-abstinence-préservatif. Où sont donc des projections constantes de films sur toute l’étendue du territoire national ? Partout, on attend. Lorsqu’on observe avec attention le comportement sexuel des adolescents et de certains adultes dans les villes et villages, on va vite à la conclusion selon laquelle ces mesures préventives n’ont pas eu leur impact réel. D’où la nécessité d’amplifier ces mesures par des projections de documentaires et films en insistant sur les dégâts du Sida. À propos du préservatif par exemple, les jeunes pensent que c'est un instrument qui limite leur orgasme. Or, si en plus du préservatif, ces jeunes pouvaient suivre les projections de films et documentaires où qu'ils se retrouvent dans le pays, on augmenterait chez eux la peur ou la crainte de la maladie. Le témoignage recueilli auprès de certains tenanciers des "lieux de plaisirs" renseigne sur l'hésitation chez les jeunes de porter et d'utiliser les préservatifs. Peut-être pensent-ils ces jeunes que cette maladie est une simple « invention » pour décourager des amoureux. Non ! La maladie est bien réelle et il suffit de discuter avec les médecins et spécialistes de la question. Ainsi, les structures nationales et internationales appropriées ne devraient pas baisser les bras vu la précocité de la jeunesse face à la chose sexuelle. Surtout à l'entrain des adultes qui n'hésitent pas de miroiter les espèces trébuchantes aux jeunes filles en échanges des ébats sexuels sans précaution. D’où l’urgence des campagnes de sensibilisation qui devraient aller au-delà des simples actions ponctuelles synchronisées ici et là lors des journées retenues pour combattre cette pandémie. Tenez ! À dire vrai, une personne qui, involontairement est en face d’une projection de film dans lequel on fait passer les atrocités de la maladie serait amenée à se discipliner qu’une personne qui ne reçoit que des écrits et des préservatifs. Ne dit-on pas que l'image parle mieux que tout écrit. Que dire des manifestations festives dans les villages où l’existence de la pandémie du sida n’est pas une préoccupation. Il est plus qu'impératif que chaque moment de rassemblement citoyen ou festif donne lieu à des échanges sur le Sida avec une invitaion à la soirée de projection de films ou documentaires. Les acteurs et décideurs peuvent saisir l'opportunité de la célébration des 54 ans de notre indépendance à Sibiti pour sensibiliser la population à cette pandémie. Il est vrai que des structures nationales appropriées multiplient des stratégies d’attaque de cette maladie dans les villes, campagnes et villages, une chose est tout aussi vraie : la spontanéité des alliances lors des voyages dans les localités de l'intérieur du pays inquiète tout en donnant la mesure du comportement des uns et des autres face à la maladie. Combien de Congolais aujourd'hui maitrisent leur état sérologique ? Telle est la question.
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) |