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Minorités : l'insertion des Autochtones, un défi majeur pour les gouvernants

Dimanche 10 Août 2014 - 9:00

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La politique sociale du gouvernement, quoique clémente à l’endroit des personnes vulnérables est loin d’être une panacée face aux difficultés auxquelles sont confrontés les Autochtones.

Certes, les Autochtones, peuple minoritaire au Congo, bénéficient d’un traitement de faveur lorsqu’ils se présentent dans des structures sociales. Pourtant leurs problèmes, comme pour les autres peuples d'ailleurs, sont bien plus immenses et ne peuvent se limiter à de simples prises en charge médicales ou à l’assistance sociale. Malgré de nombreuses rencontres organisées ici et là pour attirer l'attetion sur le sort de ce peuple, la réalité semble têtue comme on peut le constater sur le terrain. Ils sont nombreux en effet, les citoyens congolais autochtones, de la Likouala à la Lékoumou en passant par la Sangha, les Plateaux et le Pool, qui continuent de vivre dans une précarité absolue.

Dans les secteurs considérés fondamentaux, le constat est amer et appelle des réponses urgentes.

  • Dans les localités autochtones, le système scolaire est presque inexistant. Les quelques écoles qui existaient ont fermé, faute d’enseignants et de moyens adéquats. Même quand les écoles existent, comme dans la Likouala ou dans la Sangha, elles se limitent essentiellement au cycle primaire ;
  • Sur le plan sanitaire, cette population doit marcher des heures entières pour atteindre le premier poste de santé. Sinon, il leur faut attendre pendant les différentes compagnes de vaccination pour voir arriver des équipes médicales ;
  • Sur le plan alimentaire, les Autochtones dépendent toujours de la forêt grâce à la chasse, la cueillette et au ramassage. Malheureusement, cette forêt nourricière ne produit plus comme avant, la ressource ayant diminué.

Depuis des décennies, des tribunes sont organisées (FIPAC) et des lois votées (loi sur la protection et la promotion des autochtones), des engagements pris (Plan d’action nationale pour l’amélioration de la qualité de vie des peuples autochtones 2014 – 2017), mais l’incident positif de ces intentions sur le terrain est toujours attendu.

L’Autochtones est toujours marginalisé, ne jouit pas vraiment de ses droits et libertés, est toujours dépourvu de l’essentiel des pièces qui font sa citoyenneté : l’acte de naissance ou la Carte nationale d’identité.

Que faire pour changer le sort de ce peuple ?

Les différents acteurs en charge de la question autochtone doivent conjuguer les efforts afin de trouver avec les concernés des solutions efficaces à leurs peines. Il s’agira de les accompagner vers l’entrepreneuriat par exemple.

C'est-à-dire :

  • Transformer leur élevage basé sur l’autosuffisance en élevage commercial ;
  • Les former aux techniques modernes de l’agriculture ; 
  • Leur fournir du matériel de pêche et les convertir à des meilleures  pratiques de cette activité ;
  • Organiser et intensifier des séances de sensibilisation à leurs droits et devoirs.

Il s’agit, à travers un Consentement libre informé et préalable (Clip), de trouver avec eux-mêmes des solutions à leurs problèmes et de les aider à se prendre en charge et à se s’épanouir. Si cela peut passer par la réalisation des microprojets, ce sera déjà un acte concret de leur insertion sociale.

En rappel, la Journée internationale des peuples autochtones a été déclarée en décembre 1994 par l'Assemblé générale de l'Organisation des nations unies (ONU). Cette année, le thème retenu est : "Combler le fossé : appliquer les droits des peuples autochtones"

 

 

Jocelyn Francis Wabout

Légendes et crédits photo : 

Un campement autochtone au Nord-Congo

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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