Opinion

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Péripétie

Lundi 19 Août 2013 - 9:30

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Ne nous hasardons pas à commenter l’annulation, au dernier moment, de l’entretien prévu à Brazzaville samedi, entre Étienne Tshisekedi et Denis Sassou  N’Guesso. Il sera toujours temps de le faire lorsque des informations plus complètes nous seront données sur les raisons personnelles qui ont conduit le leader de l’opposition congolaise à annuler ce rendez-vous.

Arrêtons-nous en revanche un instant sur le signal fort qu’envoyait à la communauté internationale ce projet de rencontre. Tranchant avec la pratique habituelle qui consiste pour les pays du continent à se tourner vers des parrains extérieurs afin de mettre un terme à leurs différends, cette rencontre démontrait en effet qu’une personnalité africaine respectée, reconnue, bien informée, a aujourd’hui la capacité de s’entremettre pour rapprocher des points de vue  apparemment inconciliables et qu’elle peut, du même coup, jouer un rôle capital dans la gestion des crises politiques. Peu importe, donc, que le rendez-vous ait été reporté : ce n’est qu’une péripétie. L’important est qu’il dessine un processus qui s’imposera demain aux protagonistes de la crise qui secoue la RDC. 

Que l’on nous comprenne bien à ce propos : ce n’est pas la plus haute autorité du Congo qui résoudra les problèmes infiniment complexes nés, chez l’un ou l’autre de nos voisins, de l’âpreté du débat politique et du heurt des ambitions ; mais son intervention pourra aider à donner une issue pacifique à des conflits qui paraissent a priori insolubles. La stature internationale acquise au fil du temps par Denis Sassou N’Guesso dans la gestion discrète de problèmes tout aussi complexes que celui auquel la RDC se trouve aujourd’hui confrontée lui confère une autorité certaine. Et pour peu que les protagonistes soient sincères dans leur recherche de la paix civile, son intervention aura toutes les chances d’être utile, efficace, en rapprochant des points de vue antagonistes qui semblaient inconciliables.

Réjouissons-nous donc que Brazzaville affirme ainsi sa volonté de participer à la recherche de la paix en Afrique centrale. En aidant ses voisins à résoudre ses contradictions, le Congo sert assurément au mieux ses propres intérêts, mais il contribue aussi à la stabilisation d’une région dont le destin commande son propre avenir. Et ce n’est pas rien !

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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