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Intervention

Mercredi 28 Août 2013 - 9:45

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Les États-Unis et leurs alliés occidentaux peuvent-ils intervenir militairement en Syrie sans avoir obtenu au préalable l’accord du Conseil de sécurité des Nations unies, accord  qui ne leur sera certainement pas donné si l’on en juge d’après la position adoptée sur le sujet par la Russie et la Chine ?  S’ils le font malgré tout, comme cela semble aujourd’hui probable, sinon certain, quelles seront les conséquences à court et à long terme de l’aventure très risquée dans laquelle ils se seront lancés sans tenir aucun compte des expériences malheureuses, pour ne pas dire désastreuses, des guerres d’Irak et d’Afghanistan ? 

Ces deux questions sont aujourd’hui sur toutes les lèvres, nourrissent toutes les conversations, pas seulement en Amérique, en Europe, en Russie ou en Asie, mais également chez nous, en Afrique. Pour la simple et bonne raison que la politique plus que hasardeuse suivie par les puissances occidentales à l’égard de la Libye de feu le colonel Kadhafi a provoqué un séisme dans la zone saharo-sahélienne qui n’est pas près de s’apaiser. Justifiée en apparence par les débordements du régime du « Guide », tout comme les excès de Saddam Hussein avaient servi de prétexte aux Américains pour déclencher la guerre d’Irak, l’intervention en Libye a en effet déséquilibré une bonne partie du continent.

S’il est vrai que le comportement actuel des autorités syriennes paraît relever du crime contre l’humanité, il ne l’est pas que des grandes puissances peuvent, sans l’accord formel de la communauté internationale, intervenir militairement pour abattre le régime en place à Damas. Possible à l’époque où George Bush régnait à la Maison-Blanche et où les États-Unis venaient de s’imposer comme la puissance dominante, un tel comportement ne l’est plus du fait, notamment,  de l’émergence de la Chine et de la réémergence de la Russie sur la scène mondiale. Si donc Barack Obama, cédant aux pressions de son entourage, se lance dans cette nouvelle aventure, on peut tenir pour certain que les adversaires de l’Amérique le lui feront payer au prix fort.

Il est possible, probable même, que les « Grands » d’hier – entendez par ce terme les vainqueurs de la Guerre froide, c’est-à-dire les États-Unis et l’Europe – n’ont pas encore mesuré les limites de leur pouvoir. Mais si tel est le cas, leur réveil risque d’être rude, très rude même !

Les Dépêches de Brazzaville

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