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Le sommet de la Francophonie

Jeudi 20 Novembre 2014 - 19:00

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Le Sommet  des chefs d’États de la Francophonie se déroulera du 29 au 30 novembre à Dakar. L’élection du nouveau secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) sera au centre des débats. Plusieurs candidats sont en lice. Pour  être cohérent, le Sommet doit réparer une injustice à l’égard d’un pays, le Congo, et d’un homme, Henri Lopès, candidat à la succession d’Abdou Diouf, à la tête de l’organisation francophone. Lorsque Boutros Boutros Ghali en prend la présidence, il y a près d’une vingtaine d’années, il ne devait y rester que deux ans. Il était prévu, alors, qu’Henri Lopès prendrait la suite pour les deux années suivantes de ce premier mandat d’une Francophonie politique. Hélas, à Beyrouth, le Sommet lui préfère l’ancien président sénégalais. En tout état de cause, Lopès, à Dakar, devrait logiquement faire l’unanimité. La revue Géopolitique africaine, désormais association, lui a rendu un vibrant hommage, vendredi 14 novembre dernier, lors de la première réunion publique d’information organisée à Brazzaville pour marquer son soutien à cette personnalité de premier plan de notre pays.

Pour l’histoire, il faut rappeler que c’est dans les somptueux décors du château de Versailles que s’est tenu, du 17 au 19 février 1986, le 1er  Sommet des pays ayant en commun l’usage du français – communément baptisé Sommet de la Francophonie – que ses initiateurs, tel Léopold Sédar Senghor, prévoyaient comme une sorte de Commonwealth à la française.

Dakar qui avait déjà accueilli, du 24 au 26 mai 1989, le premier Sommet en terre africaine, sera les 29 et 30, le théâtre de la XVème édition. Pour le chef de l’État sénégalais, président du pays hôte, ce Sommet était celui « de la consolidation, de l’élargissement, de la maturité et de l’enracinement en terre africaine ».

Au cours de ce sommet, le Président Mitterrand a créé l’évènement, en se proposant d’effacer la dette publique- 16 milliards de FF- due à la France par plus de 35 pays africains les plus pauvres. Pour le chef de l’État français, « la France fait ce qu’elle peut dans son domaine, mais il y a d’autres initiatives à prendre entre les pays riches pour attaquer le mal à la racine et aller à la source des difficultés des pays en développement … Il faut également que les pays du Sud veillent à ne pas retomber dans le cycle infernal de l’endettement, ils doivent en avoir conscience… » Le sommet avait décidé, sur proposition du Canada, la création d’un fonds spécial pour la protection de l’environnement. En outre, le Canada, par le biais de l’Agence canadienne de développement international, annonçait qu’il consacrerait 5,5 millions de dollars à la mise sur pied d’un réseau agro-forestier destiné à appuyer les services nationaux du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Ce premier Sommet de Dakar s’était également attaché à institutionnaliser les instances du mouvement francophone. Le Comité international du suivi (Cis), le Comité international de préparation (Cip), l’Agence de coopération culturelle et technique (Acct) qui assumait la responsabilité de la préparation et du suivi de toutes les Conférences ministérielles sectorielles convoquées dans le cadre des sommets. Les conférences ministérielles permanentes, la Confejes Conférence des ministres de la Jeunesse et des sports des pays ayant d’expression française) et la Confemen (Conférence des ministres de l’Éducation des pays ayant en commun l’usage du français). Tout en conservant leur autonomie, elles étaient invitées à collaborer étroitement avec l’Acct dans le cas des conférences permanentes. Depuis ce Sommet, la Francophonie a connu de profondes mutations. Elle devrait en connaître d’autres, lors des retrouvailles des 29 et 30 novembre prochains dans la capitale sénégalaise.

Le Sommet de Dakar devrait donner à la Francophonie les moyens de jouer un rôle diplomatique et politique plus important sur la scène internationale.

 

 

 

Mfumu

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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