Kiebe-kiebe

Le magnifique succès que remporte à La Havane l’exposition sur la danse initiatique kiebe-kiebe, organisée par nos soins, illustre à merveille l’importance croissante du Partenariat public-privé dans le domaine de la culture et des arts. Jugez-en à partir des données que voici, vous qui lisez ces quelques lignes et vous demandez sans doute comment un tel exploit a été rendu possible.

La collection d’objets kiebe-kiebe a été patiemment rassemblée au cours des quinze dernières années par la Galerie Congo de Brazzaville qui est l’une des composantes du groupe de presse constitué autour de l’Agence d’information d’Afrique centrale et des Dépêches de Brazzaville. Elle est unique au monde puisqu’elle rassemble près de deux cents figurines, instruments de musique, paniers, parures, Afia, balais et objets divers venus des Plateaux, de la Cuvette et de la Cuvette Ouest. Elle fascine à juste titre tous ceux qui ont la chance de la visiter.

Il y a deux ans, au lendemain de l’inauguration de la première exposition organisée dans  notre immeuble Les Manguiers, à Brazzaville, nous avons fait don de cette collection au Président Denis Sassou N’Guesso afin de le remercier de l’aide qu’il n’avait cessé de nous apporter tout au long de ces années de recherche. Et c’est donc en coopération étroite avec lui-même, mais aussi avec les services de l’État que la Galerie Congo a pu monter une deuxième exposition à Salvador de Bahia, puis une troisième qui vient tout juste d’ouvrir ses portes à La Havane.

Précisons qu’à leur retour de Cuba, les objets kiebe-kiebe seront rassemblés et exposés « ad aeternam » dans un musée en cours de construction à Ngolodoi, près d’Oyo, sur la rive gauche de l’Alima. Ils témoigneront de la richesse et de la vitalité des traditions dans cette partie du Congo, mais aussi de la spiritualité qui inspire plus que jamais nos peuples. Ils démontreront, ce faisant, que le progrès n’implique en rien la disparition des valeurs héritées du passé.

Qu’il nous soit donc permis d’émettre une nouvelle fois, ici, l’espoir que le travail de mémoire et de conservation ainsi réalisé sera étendu progressivement à toutes les régions du Congo, leur permettant ainsi de préserver les valeurs traditionnelles qui les animent tout en plongeant résolument dans la modernité.