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À petits pas …Dimanche 14 Décembre 2014 - 18:09 Lentement, à petits pas mais de façon évidente, la classe politique congolaise en vient elle aussi à considérer que l’idée d’organiser une consultation nationale sur la gouvernance publique est tout à la fois raisonnable et inéluctable. Certes l’opposition radicale n’en est pas encore à prôner le recours au référendum pour modifier, ou changer une Constitution qui a manifestement fait son temps, mais si l’on décrypte bien les propos que tiennent publiquement ses principaux leaders, elle n’en est plus très loin. De façon paradoxale, il apparaît que les propos aussi vains que décalés tenus par François Hollande, lors du sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie à Dakar, se trouvent pour une large part à l’origine du changement d’attitude observé chez nous. En voulant donner une leçon de démocratie à ses pairs, le Président français a rappelé maladroitement l’ère révolue de la colonisation durant laquelle son pays imposait par la force aux peuples africains un mode de gouvernance qui ne correspondait nullement à leurs traditions. Il a aussi rouvert la plaie mal cicatrisée ouverte par son prédécesseur, François Mitterrand, lorsque celui-ci prononça en 1989, à La Baule, le discours maladroit qui devait plonger quelques années plus tard des peuples, comme le nôtre, dans un magma politique d’où jaillit inévitablement la guerre civile. Le Congo n’ayant plus de comptes à rendre qu’à lui-même, il convient aujourd’hui de bien réfléchir au processus qui lui permettra dans un avenir proche de se doter d’institutions mieux adaptées à ses us et coutumes, à son histoire, à ses attentes présentes, à ses ambitions futures. Et tout semble indiquer que nous progressons sur cette voie, non plus en ordre dispersé mais de façon collective. Si l’idée d’un débat national auquel participeraient non seulement les partis politiques, mais également la société civile, fait son chemin dans la tête de tous, la question de l’organisation d’un tel dialogue est encore loin, bien loin, d’être résolue. Est-il absurde, dans ces conditions, d’imaginer que la plus haute autorité de la République dessine, d’une manière ou d’une autre, les pistes qui pourraient conduire à la vaste consultation populaire que tout le monde attend et espère désormais ?
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |