Opinion

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Incivisme

Mercredi 4 Février 2015 - 18:25

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Mieux vaut ne pas se faire d’illusion au vu de ce qui s’est passé dans les rues de Brazzaville chaque fois que Les Diables Rouges se distinguaient durant la Can 2015 : il existe bien, chez nous comme ailleurs, des groupes de jeunes prêts à semer le désordre sous le moindre prétexte. Une inclination naturelle à la violence et à l’anarchie qui n’a rien à voir avec la gouvernance publique, mais qui peut être exploitée sans vergogne par des politiciens sans scrupules.

À l’approche des grandes échéances 2015-2016, il est probable que des personnages d’autant moins respectueux de l’ordre public qu’ils ne sont guère représentatifs de la société civile congolaise s’efforceront de mobiliser les petits groupes de jeunes déboussolés qui vivent dans les grandes villes du pays afin de perturber le processus de modernisation de nos institutions. La preuve en est – nous sommes bien placés pour le savoir – qu’ils font remonter vers les milieux dirigeants occidentaux, à Paris notamment, l’idée selon laquelle un « printemps » africain est possible, sinon même certain, chez nous dans les mois à venir.

Au-delà des dispositifs qui seront mis en place pour préserver la paix civile et  garantir ainsi aux citoyens congolais qu’ils pourront exprimer librement leur choix le moment venu, il importe donc au plus haut point d’informer dès à présent la jeunesse congolaise de l’enjeu majeur que constitue pour le Congo le débat public en cours sur les institutions. Il nous paraît tout aussi essentiel de  mettre dès à présent cette jeunesse en garde contre les tentatives de manipulation dont elle sera inévitablement l’objet et de faire en sorte que les auteurs de ces actes soient prévenus par avance des retombées judiciaires qui en résulteront pour eux.

La meilleure façon de combattre l’incivisme dans les sociétés démocratiques est d’expliquer, avec tous les moyens de communication disponibles, que l’État de droit repose sur le libre choix des citoyennes et des citoyens, que ni la force ni la violence ne peuvent décider à la place du peuple, que le civisme est bien la première des exigences citoyennes.

N’attendons pas pour rappeler et décliner ces vérités fondamentales. Cela évitera de nouveaux soubresauts à la nation congolaise qui en a trop subi depuis son accession à l’indépendance.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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