Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
- Le fait du jour - Gankama N'Siah
- Humeur - Faustin Akono
- Chronique - Boris Kharl Ebaka
- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
- Idées-forces - Les Dépêches de Brazzaville
- Analyse - Xinhua
DialogueJeudi 19 Février 2015 - 12:45 L’inclination fâcheuse qui pousse les hommes politiques à croire qu’ils sont les seuls représentants qualifiés du peuple fausse dangereusement le débat qui débute sur la gouvernance publique. Pour deux raisons qui se conjuguent : la première tient au fait que ceux qui parlent le plus fort n’ont souvent aucune légitimité démocratique faute d’avoir été élus dans l’une ou l’autre des assemblées nationales ou locales ; la seconde résulte du rôle croissant que jouent dans les démocraties, dignes de ce nom, les formations plus ou moins structurées qui quadrillent la société civile (associations, syndicats, organisations non gouvernementales etc.). Dès lors que le Congo songe à modifier ses institutions afin de les adapter aux réalités présentes, rien ne serait plus dangereux que de réserver aux seuls partis politiques le soin de débattre sur la Constitution, sur les institutions de la République, sur les rapports entre les Pouvoirs. L’expérience prouve, en effet, que les professionnels de la politique ne raisonnent souvent qu’en fonction de leur intérêt immédiat, c’est-à-dire du bénéfice personnel qu’ils pourraient tirer du changement ou du non changement de la gouvernance publique. Les prises de position qui se multiplient chez nous, depuis quelques mois, en apportent une preuve accablante, à commencer par l’idée absurde selon laquelle la question du nombre et de la durée des mandats présidentiels serait au cœur du processus envisagé. Ce qui parait essentiel, dans le moment très particulier que nous vivons aujourd’hui, c’est qu’un véritable débat national s’engage sur l’évolution de nos institutions. Un débat qui ne se limite pas, comme le voudraient certains, aux partis et aux formations politiques, mais qui permette aux forces vives de la nation de s’exprimer ; en veillant, dans ce cadre élargi, à ce que les institutions traditionnelles sur lesquelles demeure fondée notre nation, puissent avancer leurs idées, énoncer leurs propositions, poser aussi leurs questions. Alors, en effet, la réforme des institutions aura une chance réelle de coller avec la volonté populaire. Il ne nous appartient évidemment pas de dire comment pourrait s’instaurer un tel débat à l’échelle nationale, mais la nécessité de l’étendre à toutes les composantes du peuple congolais ne fait aujourd’hui aucun doute. Voyons donc comment les pouvoirs publics répondront à cette attente. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |