Opinion
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DialogueLundi 9 Mars 2015 - 15:06 Ce qui frappe le plus les observateurs de la scène congolaise dans le moment présent est le fait qu’avant même de savoir si le dialogue national réclamé par les uns, rejeté par les autres s’engagera ou pas, la classe politique agit comme s’il était déjà une réalité. En témoignent les prises de position qui se multiplient et dont nous nous efforçons de relayer chaque jour dans nos colonnes les plus importantes, les plus significatives. Au-delà du désordre apparent des idées qu’il traduit, ce déluge d’idées et de propositions présente deux avantages que l’on aurait tort de sous-estimer : le premier est de dégager progressivement les grandes lignes du débat qui, selon toute vraisemblance, va s’instaurer au plan national, en distinguant ce qui est essentiel de ce qui est accessoire ; le second est de faire apparaître sur le devant de la scène les hommes et les femmes qui sont ou seront crédibles et d’effacer ceux qui, par leurs excès de langage, par leur irrédentisme s’en excluent dès à présent. Ce processus contraste avec le manque de préparation qui caractérisa, en 1991, le dialogue national, engendrant les excès de toute nature qui l’accompagnèrent et provoquant, six ans plus tard, le chaos dans lequel sombra notre pays. S’il ne garantit pas que les débats à venir seront dénués de passion et donc féconds, il jette au moins les bases d’un échange sur la gouvernance publique qui devrait se révéler profitable. Dans un pareil contexte les dirigeants de l’opposition comme de la majorité seraient bien avisés de consacrer désormais tout leur temps à rassembler, à agréger les arguments qui leur permettront demain de faire triompher leur point de vue. Au lieu de rejeter ou d’approuver simplement le principe d’un changement de la Constitution, ils seraient sages de constituer d’ores et déjà les dossiers qui leur permettront, demain, de se comporter comme des dirigeants responsables et d’asseoir ainsi leur crédibilité aux yeux des citoyens. Ne pas rééditer aujourd’hui les dérapages qui conduisirent hier au désordre dont nous avons tant pâti est certainement le premier des devoirs civiques que doit assumer la classe politique congolaise.
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |