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L’alternance est-elle la vengeance ?

Lundi 7 Octobre 2013 - 0:12

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L’année 2016 est-elle déjà si proche que nombre d’acteurs politiques congolais, pour qui cette échéance s’apparente à la fin de toute vie sur terre, se privent de sommeil ? Pourtant, si l’on devait un tout petit peu laisser parler le temps, le rendez-vous est bien lointain. Pour tout dire, deux années pleines, augmentées de quelques longs mois sont encore devant nous. Trois « municipalisations accélérées », synonymes de reconquête de l’espace national en termes d’infrastructures de base, sont aussi devant nous. Même si, en connaissance de cause, les potentiels candidats qui souhaiteraient disputer les suffrages de leurs compatriotes à l’élection majeure doivent s’y prendre à temps, devant la surchauffe ambiante, la question que l’on est en droit de se poser est la suivante : les Congolais ont-ils intérêt à se faire peur ?

À en croire certains témoignages, ou quelques documents abandonnés sur le trottoir, voire circulant sous le manteau à Brazzaville, les dirigeants politiques de tous bords ont désormais tous leurs regards tournés vers 2016. Au point, pour certains d’entre eux, de prendre pour occupation négligeable le processus d’organisation des élections locales dont le recensement est en cours ; élections qui, soit dit en passant, procureront aux formations impliquées de solides assises locales susceptibles de peser sur le cours des futures consultations et peut-être même des futurs débats.

Ces mêmes témoignages rapportent que certaines officines évoquent 2016 comme un tournant durant lequel, alors qu’ils sont confrontés à de nombreux problèmes existentiels, alors qu’ils doivent construire l’unité de leur pays et en assurer le développement par le travail, les Congolais devront à nouveau se recroqueviller dans leurs bouts de villages, s’identifier d’après leurs lieux de provenance, réapprendre à vivre cloîtrés dans leurs ethnies. La chance ici réside dans le fait que même s’ils sont nombreux à le ruminer fortement dans leurs états-majors et en donnent souvent la mesure quand ils arrivent aux affaires, aucun homme politique congolais n’a jamais pris le courage d’exposer publiquement cette démarche de recourir systématiquement à l’ethnie en guise de projet de société.

Autant donc ne pas envisager l’alternance au sommet de l’État en ciblant nos « pauvres » ethnies, composantes sociétales sacrées, sources intarissables de notre culture, vecteurs de partage par excellence de celle-ci. Au demeurant, cela est rappelé plus haut, 2016 est une échéance à venir, pour laquelle, tout compte fait, le temps à parcourir pour y arriver reste long. Il serait contre-productif de ne pas en faire un moment de bonheur pour tout le monde, dans l’intérêt bien compris du Congo et de ses habitants. Il coûterait trop d’énergie d’entamer dès aujourd’hui une grève de la faim et de se priver de sommeil le temps qui vient.

Gankama N’Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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