Opinion

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Volte-face

Vendredi 11 Octobre 2013 - 8:36

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En renonçant au geste fou qui aurait consisté à s’en prendre par les armes à la Syrie, Barak Obama a démontré que l’on peut présider aux commandes d’une grande puissance mondiale et demeurer malgré tout sage, prudent, pondéré, respectueux de la communauté des nations. Sans doute sa gesticulation guerrière dans les semaines qui suivirent l’emploi des armes chimiques sur le sol syrien sera-t-elle critiquée âprement par les historiens de demain, mais le fait qu’elle n’ait débouché sur aucun acte concret sera sans aucun doute mis au crédit du locataire actuel de la Maison-Blanche.

Au-delà de l’espoir qu’elle a fait renaître d’une solution négociée pour le retour de la paix en Syrie, la volte-face du président américain confirme ce que nous ne cessons d’écrire ici même depuis des mois : le temps est révolu où l’Amérique pouvait s’ériger en juge et censeur des actes accomplis ailleurs sur le globe. Que le successeur de Barak Obama soit démocrate ou républicain, il devra s’accorder avec les autres grandes puissances lorsqu’il s’agira d’intervenir dans un conflit se déroulant ailleurs que sur son territoire. Il est donc bien fini le temps où l’oncle Sam pouvait envoyer ses troupes en Corée, au Vietnam, en Irak, en Afghanistan et ailleurs sans que les autres nations puissent intervenir.

Ce qui se passe sous nos yeux est d’autant plus important qu’il confirme le fait qu’au sein même de la très puissante administration américaine l’idée fait enfin son chemin que les États-Unis ne peuvent impunément agir par les armes de façon unilatérale et sans tenir le moindre compte de ce que pense la majeure partie de la communauté internationale. Selon toute vraisemblance, là, en effet, se trouve la raison profonde du revirement brutal des États-Unis dans cet autre dossier ultra-sensible que constitue l’accès de l’Iran au nucléaire.

L’Europe n’étant plus en mesure, du fait de ses divisions et de la crise financière qui la frappe, de peser sur le destin du monde, la Russie et la Chine profitant des évènements en cours pour s’imposer comme les égales des États-Unis, nous vivons bien une mutation historique. Qui honnêtement songerait à s’en plaindre ? Certainement pas, en tout cas, notre continent, l’Afrique, qui peut, s’il s’organise rapidement, profiter à plein de ce pas en avant historique.

Les Dépêches de Brazzaville

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