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Pour une multiplication des centres de proximité des sapeurs-pompiers

Lundi 21 Octobre 2013 - 0:13

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Il va sans dire que plus les villages se transformeront en ville et les villes elles-mêmes se modernisant, plus on assistera au déclenchement de feux destructeurs à des heures et dans des lieux inattendus, car le risque zéro en matière d’incendie n’existe pas, de nombreuses activités citadines utilisant de l’énergie stockée qui peut se transformer à chaque instant en feu destructeur.

Pour ne citer que Brazzaville et Pointe-Noire, il paraît difficile qu’avec le phénomène crucial des embouteillages l’unique centre du rond-point Bayardelle de Brazzaville, par exemple, puisse intervenir avec promptitude dans des quartiers très éloignés comme Nganga-Lingolo ou Djiri. Même chose à Pointe-Noire pour voir arriver rapidement de l’unique centre situé avenue Bord-Bord au KM4 les hommes et l’arsenal qui s’y trouvent pour une intervention aux quartiers Siafoumou ou Mvoungou.

Il se pose là la question de l’ouverture de centres de sapeurs-pompiers de proximité. Ceux-ci devraient permettre d’arriver sans trop de tracasseries sur les lieux où le besoin se fait sentir. On a souvent vu à la télévision et dans les journaux ces derniers temps la réception d’engins et véhicules par ceux qui ont la charge de la sécurité civile afin de pouvoir renforcer leur équipement et leur arsenal en matière de lutte contre les incendies. Mais le vrai problème reste l’éloignement desdits centres par rapport au lieu où peut se déclarer un feu dangereux. Ces derniers temps, il n’est pas rare à Pointe-Noire, Dolisie, Brazzaville, Impfondo ou dans d’autres villes d’être réveillé par un feu qui vient de se déclarer chez le voisin immédiat ou dans une quelconque administration, et cela nous interpelle tous. Un homme averti en vaut deux, et la prévention par la proximité des centres doit être une piste à exploiter.

« Oh ! Ils arrivent toujours en retard, les sapeurs-pompiers », dit un habitant d’une de nos villes. Un autre de répliquer : « Ne vois-tu pas ces embouteillages et cet éloignement ? Et ont-ils été appelés à temps ? » Une chose est certaine, lorsqu’un incendie se déclare, le commun des mortels a l’idée de vouloir l’éteindre en y jetant de l’eau, alors que selon les spécialistes, le feu ne s’éteint pas toujours par de l’eau. Quand la flamme d’un feu est due à un hydrocarbure ou à une huile, l’eau a tendance à l’alimenter. Les extincteurs permettent d’agir dès les premières minutes du déclenchement de l’incendie, mais après il faut le pompier qui a une connaissance scientifique du feu.

Les feux, expliquent les experts, sont catégorisés en classe. Il y en a de classe A, produits par du matériel solide et sec ; de classe B, produits, par des liquides ou des solides liquéfiables ; de classe C, produits par des gaz ; de classe D, produits par des métaux ; de classe F, produits par les huiles et graisses. Pour bien lutter contre le feu, il est donc nécessaire de connaître sa nature, et cela relève de la compétence du sapeur-pompier.

Pourquoi ouvrir des centres de proximité ? Parce que l’incendie a toujours été et s’affirme de plus belle comme une réalité inhérente aux grandes cités urbaines. Et pour lutter efficacement contre ces feux, il faut bien sûr du matériel approprié manipulé par celui qui a le savoir, le pompier. La flamme d’une allumette peut être éteinte par n’importe qui, alors qu’une grande administration qui prend feu est un gros morceau à croquer. « Lutter contre le feu, c’est priver celui-ci d’un des trois éléments essentiels à son maintien, qui font partie du triangle du feu : le combustible, le comburant et l’énergie d’activation », disent ceux qui ont la connaissance parfaite des feux.

Protéger nos biens utiles contre l’incendie demeure l’une des préoccupations essentielles de ceux qui ont la responsabilité d’éliminer les incendies destructeurs de nos villes. En conséquence, pour les rendre rapidement opérationnels, il est important que des centres de proximité puissent voir le jour dans les arrondissements et quartiers. C’est de cette manière-là que la lutte contre les feux dangereux pourra se renforcer.

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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