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CPI

Mercredi 16 Octobre 2013 - 6:00

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L’extrême tension qui règne entre la Cour pénale internationale (CPI) et les pays de l’Union africaine n’a pas abouti, comme certains et non des moindres le craignaient, à une rupture des relations entre les deux institutions, mais elle s’aggravera inexorablement si la CPI ne change pas de façon radicale et sans délai ses façons de faire. Tout simplement parce que les juges de La Haye pratiquent de façon évidente une justice d’inspiration coloniale dont seule l’Afrique fait les frais.

Disons sans détour, au risque de choquer les âmes sensibles, que si les pays africains s’étaient émus plus tôt des dérives de la CPI, s’ils avaient fait entendre leur voix lorsque ces dérapages ont commencé, la crise n’aurait pas atteint son degré de gravité présent. Mais le laxisme, la paresse, l’apathie des gouvernements face au mouvement qui s’enclenchait dans la lointaine Europe a encouragé les magistrats de La Haye à faire du continent noir la cible unique de leurs attaques. Avec les conséquences absurdes que l’on voit aujourd’hui, où le président d’un État souverain se trouve sommé de délaisser son pays pour venir en Europe se défendre, et cela alors même qu’il doit faire face sur son propre territoire à des agressions gravissimes.

L’erreur que nous commettons, nous Africains, est de croire que la CPI peut se réformer de l’intérieur. Convaincus qu’ils sont légitimes et ont tout pouvoir pour dire le droit, ses procureurs, ses juges, ses enquêteurs agissent comme bon leur semble et, fait plus grave, se gardent bien d’attaquer des puissances qui auraient tôt fait de les renvoyer dans leurs buts. C’est ce qui explique pourquoi vous ne trouverez aucun dirigeant arabe, asiatique, européen ou américain dans la liste de ceux qu’ils poursuivent. Exemple significatif de la sélection raciste qu’elle pratique, la Cour de La Haye n’a jamais poursuivi l’ancien président des États-Unis George Bush qui avait pourtant menti à la face du monde afin de déclencher en Irak une guerre qui fit des centaines de milliers de morts.

Il est temps que la communauté internationale se réunisse, dans le cadre des Nations unies ou ailleurs, pour revoir entièrement la copie de la CPI et recadrer enfin l’institution. Faute de le faire rapidement, on verra l’édifice artificiel construit à La Haye s’effondrer comme un château de cartes.

Les Dépêches de Brazzaville

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