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Mercredi 23 Octobre 2013 - 0:27

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Au train où vont les choses, il n’est pas impossible que le sommet Afrique-France, rebaptisé récemment « sommet de l’Élysée » à la demande expresse du président François Hollande, n’ait pas lieu comme prévu. Cibles d’attaques médiatiques et judiciaires de plus en plus virulentes, plusieurs États, et non des moindres, en viennent à douter de la volonté de la France de resserrer ses liens avec l’Afrique, comme le prétendent ses plus hautes autorités. Certains même considèrent qu’il n’est pas de leur intérêt de venir s’afficher ostensiblement à Paris alors que les véritables grandes puissances – la Chine, les États-Unis, la Russie, l’Inde – manifestent de plus en plus concrètement leur volonté de développer des relations fructueuses avec le continent.

Ce que ne comprennent manifestement pas le président français, son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Driand, et moins encore leur environnement immédiat, c’est que si les relations privilégiées existant entre la France et l’Afrique depuis la fin de la colonisation se distendent, leur pays se trouvera vite relégué au second plan. Il aura beau exhiber ses muscles nucléaires et discourir sans fin à la table du Conseil de sécurité des Nations unies, il deviendra une puissance de second ordre à laquelle la communauté internationale ne prêtera plus qu’une attention polie.

Si François Hollande était sage, prenait du recul, cessait de se faire manipuler par son entourage, il tirerait la leçon qui s’impose du camouflet que le président des États-Unis, Barack Obama, lui a récemment infligé en faisant brusquement machine arrière dans le conflit syrien. Il remettrait les pieds sur terre et comprendrait que la France, aussi prestigieux que soit son passé, ne pèsera demain dans l’arène internationale que si elle parvient à fédérer autour d’elle les pays qui ont une histoire, une langue et une culture communes avec elle.

La majorité des observateurs doutent que le président français, englué dans ses problèmes intérieurs, soit capable de changer de comportement. Ils ont peut-être raison, mais rien en vérité n’est encore joué. Si, en effet, François Hollande se ressaisit, si le sommet de l’Élysée se réunit dans un climat apaisé et si l’Afrique y fait entendre sa voix avec force, alors sans doute les oiseaux de mauvais augure devront-ils se taire. Mais dans le cas contraire, le pire est à craindre.

Les Dépêches de Brazzaville

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