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Pédagogie

Mardi 29 Octobre 2013 - 0:08

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Il est bien évident que lorsqu’un pays a réussi, au prix de grands et douloureux efforts, à remonter la pente, la tentation devient forte pour ceux et celles qui le gouvernent de lever le pied en écoutant les sirènes qui les incitent à moins de rigueur. Chez nous, au Congo, cette tentation se fait d’autant plus forte dans le moment présent que, sur le plan politique, des échéances majeures approchent, comme chacun sait.

Lâcher du lest après quinze années d’austérité permettrait, en effet, de tirer un grand profit du patient travail accompli pour reconstruire notre pays et faciliterait sans nul doute la tâche des élus de la majorité présidentielle qui devront dans quelques mois convaincre à nouveau les électeurs de voter pour eux. Mais un tel changement aurait peut-être – aurait certainement, diront certains – pour conséquence immédiate d’inverser le mouvement qui projette en avant le Congo. Et c’est pourquoi il convient de bien réfléchir avant de céder à la facilité en ouvrant les cordons de la bourse.

Ne nous faisons pas d’illusion, en effet : si les feux se sont mis au vert sur la route, le « chemin d’avenir », que nous suivons depuis la fin de la guerre civile, ils peuvent très vite redevenir orange ou rouges. Il suffit pour cela que les dépenses publiques s’accroissent de façon déraisonnable à la grande satisfaction de la population et que s’inverse du même coup le jugement favorable que la communauté internationale porte sur l’économie congolaise. Survenant alors que le Congo fait à juste titre de sa « notation » l’un de ses objectifs prioritaires, un tel retournement aurait des conséquences fâcheuses.

La seule voie que les autorités de notre pays doivent suivre est donc, de façon très évidente selon nous en tout cas, celle sur laquelle il avance depuis le début des années 2000. Mais cela suppose qu’une campagne d’information soit lancée à l’échelle nationale afin d’expliquer aux Congolaises et aux Congolais pourquoi le temps n’est pas venu de céder à la facilité. Car si rien n’est fait dans ce sens, l’incompréhension ne manquera pas de grandir au fil des mois avec son inévitable cortège de frustrations, et le pouvoir alors aura le plus grand mal à justifier ses choix. Plus que jamais, la pédagogie devrait être perçue comme un instrument politique.

Les Dépêches de Brazzaville

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