Victoire

Cette victoire est celle que l’équipe de cardiologues, d’infirmières, de techniciens conduite par le fondateur de La Chaîne de l’espoir, le professeur français Alain Deloche, a une nouvelle fois remportée contre la mort cette semaine à Brazzaville. Installés dans les salles du CHU, les quatorze spécialistes, hommes et femmes, venus de Toulouse, ont examiné, diagnostiqué, opéré six jours durant des enfants auxquels la nature avait infligé des malformations cardiaques et qui, de ce fait, se trouvaient condamnés à plus ou moins brève échéance.

L’opération, montée grâce à la Fondation Congo Assistance que préside la première dame du Congo, Antoinette Sassou N’Guesso, a prouvé que l’on pouvait désormais soigner et guérir chez nous des enfants atteints de maladies graves qui jusqu’alors ne pouvaient être traitées que très loin de notre territoire. Elle amorce une révolution dans le domaine médical qui, à terme, permettra aux malades du cœur vivant dans le Bassin du Congo d’être opérés et soignés sur place, chez eux.

Pour bien comprendre la portée de la semaine de chirurgie cardiaque infantile qui s’achève au CHU de Brazzaville, il faut savoir – et nos lecteurs le savent puisque nous en avons parlé à plusieurs reprises dans nos colonnes – qu’elle s’inscrit dans le cadre d’un grand et magnifique projet visant à doter Brazzaville d’un « hub » du cœur, c’est-à-dire d’un hôpital régional dédié au traitement des affections cardiaques. Cette institution, qui sera gérée par une fondation dont les statuts viennent d’être signés, sera installée sur les hauteurs de Brazzaville, non loin de l’aéroport de Maya-Maya, ce qui la rendra aisément accessible. Ses salles de diagnostic et d’opération seront dotées des matériels les plus modernes, et ses équipes seront formées en conséquence.

Il est clair que ce sont des initiatives de ce type qui permettront à la capitale du Congo de s’affirmer comme l’une des plus modernes, des plus dynamiques, des plus en phase avec ce siècle. Rendons donc l’hommage qu’ils méritent à ceux et à celles qui les conduisent. L’Histoire, la grande Histoire, leur saura gré de s’être lancés courageusement dans une aventure qui semblait a priori vouée à l’échec, mais qui, en réalité, était tout simplement prémonitoire du monde qui vient.