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Centrafrique

Mardi 26 Novembre 2013 - 0:09

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Mieux vaut tard que jamais : après avoir ignoré les informations que lui transmettaient chaque jour les observateurs et les avertissements que lui prodiguaient continument de très hauts responsables africains, la communauté internationale vient enfin de découvrir qu’un drame humain se joue en Centrafrique. Mais ce qu’elle n’a toujours pas compris, c’est qu’il ne suffira pas de déployer sur le terrain des soldats, des blindés, des hélicoptères et des avions de chasse pour mettre fin au chaos qui se prépare dans cette partie du Bassin du Congo.

Ici comme ailleurs seuls le développement durable, la croissance économique, l’amélioration des conditions de vie, la hausse du revenu individuel et collectif ramèneront en effet la paix sur toute l’étendue de ce vaste territoire que l’effondrement du pouvoir central a plongé dans le chaos. Affecter de croire que les armes règleront les problèmes présents n’est pas autre chose que fermer les yeux et se boucher les oreilles pour ne pas regarder la vérité en face. Même si, à court terme le recours à la force parviendra peut-être – et encore n’est-ce pas certain – à restaurer un semblant de sécurité dans les zones proches de la capitale, la paix ne s’instaurera réellement en Centrafrique que quand chaque homme, chaque femme, chaque enfant pourra se nourrir, s’habiller, se former.

Ce que ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, les puissances qui se disputent la première place sur la scène internationale c’est que la violence, ici comme ailleurs, est le fruit de la misère, de l’ignorance, du sous-développement. Autant de facteurs qui favorisent l’action des factions locales les plus extrêmes, mais aussi des forces obscures qui s’approprient les richesses naturelles de cette partie du monde en dressant les classes sociales, les ethnies, les religions les unes contre les autres. Une vérité que tout le monde connaît à New York, à Paris, à Washington, à Pékin, à Bruxelles, à Moscou, à Rome et autres lieux où l’on discourt à perte de vue sur les droits de l’homme mais où l’on s’abstient soigneusement d’agir.

Disons et redisons donc sans cesse que seul le développement mettra fin aux atrocités qui endeuillent cette partie de l’Afrique, que seule l’intégration régionale parviendra à panser les plaies ouvertes par la colonisation, que seul un engagement ferme et concret de la communauté internationale permettra de dégager les moyens techniques et financiers nécessaires. Tôt ou tard, n’en doutons pas, ce propos de bon sens sera entendu par ceux auxquels il s’adresse. Force est donc de le répéter.

Les Dépêches de Brazzaville

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