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Riposte

Lundi 2 Décembre 2013 - 6:31

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Nous y voilà enfin : la République du Congo, agissant par la voix d’Emmanuel Yoka, son garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits humains, a demandé en fin de semaine dernière au procureur général près la cour d’appel de Paris de mettre un terme à la très scandaleuse affaire dite des disparus du Beach. Une triste et pénible affaire dont chacun sait qu’elle fut jugée dans les formes légales à Brazzaville, mais qu’un petit groupe d’opposants irréductibles s’efforce depuis des mois de relancer en France avec l’aide d’associations fort peu recommandables.

Ce qui apparaît clairement, au-delà de l’opération politique qui sous-tend la mise en examen récente du général Norbert Dabira par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, c’est que la France, ou du moins la justice française, foule aux pieds avec un cynisme confondant les règles les mieux établies du droit international. Aucun pays au monde ne saurait, en effet, rejuger une affaire qui a fait l’objet, dans un autre pays, de procédures légales, rigoureuses et prétendre ainsi se substituer à une justice étrangère.

Que l’action menée en France par un juge français contre des citoyens congolais ait de forts relents coloniaux apparaît trop évident pour que l’on glose longtemps dessus. Portant délibérément atteinte à la souveraineté de notre République, un tel comportement montre que le temps n’a pas effacé dans l’esprit de certains l’idée qu’un Africain n’est pas un homme comme les autres, qu’il ne peut donc pas bénéficier des règles fixées par le droit international.

À quelques jours de l’ouverture du sommet « de l’Élysée » qui réunira à Paris une quarantaine de chefs d’État, la relance de l’affaire des disparus du Beach est à l’évidence une erreur qui risque de coûter cher à la France. Elle peut, en effet, susciter une polémique dont la « patrie des droits de l’homme » ne sortirait pas grandie. Pire encore, elle peut freiner, voire perturber, le nécessaire débat sur la coopération entre l’Afrique et la France auquel cette rencontre doit donner lieu.

Mieux vaudrait pour les autorités françaises s’en convaincre avant que l’affaire génère des incompréhensions redoutables.

Les Dépêches de Brazzaville

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