Opinion

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Au revoir !

Mercredi 11 Décembre 2013 - 2:31

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Tout ayant été dit, écrit, proclamé sur Nelson Mandela, contentons-nous de rappeler qu’il était un homme comme les autres. Avec ses doutes et ses certitudes, ses grands et ses petits défauts, ses misères physiques et morales, ses tentations assouvies et inassouvies, son courage et sa lâcheté, ses haines et ses passions. Loin d’être un dieu, il était mortel et le savait mieux que quiconque.

La leçon qu’il nous donne, en ce temps de deuil où la planète entière célèbre sa mémoire, est précisément celle-là : on peut être homme ou femme, c’est-à-dire imparfait, et aider l’humanité à progresser en dépit des obstacles qui s’élèvent, ou qu’elle élève elle-même sur sa route. Il suffit pour cela de croire que l’on n’est pas venu sur cette Terre seulement pour jouir, mais qu’à la place où le sort nous a placés chacun de nous peut participer à l’évolution d’une espèce qui commença son émergence voilà des centaines de milliers d’années.

Nelson Mandela, tous ses biographes le confirment, n’avait rien d’un héros lorsqu’il commença de se battre pour son peuple. C’est au fil du temps qu’il prit de la hauteur, qu’il saisit l’ampleur du drame que vivait son peuple, qu’il résolut de se battre jusqu’à la mort pour mettre fin aux injustices qui accablaient celui-ci, qu’il comprit surtout que la force morale est infiniment plus puissante que la force physique conférée par les armes, la violence, l’argent. Il n’avait rien d’un héros lorsqu’il se lança dans la bataille contre l’apartheid, mais le devint au fil du temps en se forgeant des convictions intimes à l’affirmation desquelles il consacra ensuite sa vie.

À l’heure où il gagne sa dernière demeure célébré comme un dieu par le monde entier, gardons présent à l’esprit qu’il ne l’était pas et en avait conscience. Prions donc pour que la centaine de chefs d’État venus ostensiblement à Prétoria célébrer sa mémoire tirent de ce fait historique la leçon qu’elle comporte : à savoir qu’un homme ou une femme peut changer la face du monde dès lors qu’il ou elle croit en ce qu’il ou elle fait.

Banalités que tout cela ? Oui, bien sûr, mais vérités aussi vieilles que le monde dans lequel nous vivons. Au revoir, Madiba, et merci une fois encore de les avoir ainsi rappelées.

Les Dépêches de Brazzaville

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