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Réveil

Jeudi 12 Décembre 2013 - 2:00

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Tout comme ceux qui donnèrent leur vie afin que le Mali retrouve la paix, ils étaient venus en terre centrafricaine pour mettre un terme aux atrocités commises par des milices. Et comme eux, ils sont tombés sous les balles d’hommes sans foi ni loi qui usent de la terreur contre des civils dans le seul but d’assouvir leurs plus bas instincts.

Aux familles des deux soldats français tués mardi dans les rues de Bangui, nous voulons dire ici la tristesse que leur sacrifice nous inspire. Souligner aussi la reconnaissance que l’intervention des forces françaises suscite chez tous les peuples du Bassin du Congo. Apportant la preuve que la France n’a pas oublié les liens historiques et culturels qui l’unissent à l’Afrique, cette action relance une coopération que l’on croyait à jamais disparue. Au-delà de l’intervention armée qui se déroule sous nos yeux, elle ouvre la voie à de nouvelles relations dont pourraient sortir à brève échéance des partenariats féconds.

Disons-le sans ambages : l’Afrique a mal vécu les cinquante années qui ont suivi l’accession de ses nations à l’indépendance. Elle a, en effet, constaté qu’après avoir exploité abondamment ses richesses naturelles, les anciennes puissances coloniales, la France en tête, s’empressaient d’oublier ce qu’elles doivent à notre continent. Si bien qu’à l’heure où il lui fallait résoudre les problèmes complexes que pose l’édification d’États modernes dans un monde ouvert, elle s’est retrouvée seule ou presque.

Dans un pareil contexte, l’intervention aujourd’hui des forces françaises au Mali puis en Centrafrique est perçue par nous autres Africains comme un réveil, une prise de conscience par les puissances extérieures au continent du fait que laisser l’Afrique dénouer seule les crises qui minent son développement est une injustice, un insupportable déni. La France, plongée dans une crise économique et sociale sans précédent, dispose certes de moyens limités pour accompagner l’Afrique dans son émergence, mais elle a les moyens de convaincre ses partenaires européens d’intervenir à ses côtés, et c’est cela qui compte.

S’il en va ainsi, les soldats français tombés au Mali et en Centrafrique ne seront pas morts pour rien.

Les Dépêches de Brazzaville

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