Sagesse

Ne pas tomber dans le piège de l’extrémisme religieux, respecter les croyances de chacun, accompagner le dialogue des religions : tels sont les enseignements qu’il convient de tirer sans attendre des événements tragiques qui ensanglantent le Mali, le Nigeria, la Centrafrique et menacent aujourd’hui bien d’autres pays africains. Car l’histoire est là pour nous rappeler en lettres de sang que les conflits les plus atroces ayant jalonné l’aventure humaine furent provoqués par des croyances qui sombraient dans le fanatisme, le rejet de l’autre.

Rappelons, avant d’aller plus loin, que sur le terrain de l’atrocité toutes les religions se valent, se ressemblent dès lors qu’elles se trouvent confisquées par des ultras pour qui la vie humaine ne compte pas. Que ce soit au nom de Dieu, d’Allah, de Yahweh, ou de divinités moins ordonnées, l’on tue, l’on torture, l’on viole, l’on dépèce, l’on détruit au même rythme et avec la même rage. Preuve s’il en fallait une que l’extrémisme conduit toujours aux mêmes dérives.

Des conflits qui se déroulent en différentes régions du monde sur fond de fanatisme ressort cette évidence que les grandes religions doivent aujourd’hui se rapprocher, se concerter afin de protéger les peuples des cinq continents contre un extrémisme rampant qui peut à tout instant provoquer d’horribles massacres. Nous en avons une nouvelle démonstration avec ce qui se passe actuellement en Centrafrique où chrétiens et musulmans, qui vivaient en bonne intelligence, se sont soudain dressés les uns contre les autres à grands coups de machettes.

De tous les défis que l’homme moderne doit relever, celui de la lutte contre les fanatismes est certainement l’un des plus essentiels, l’un des plus vitaux. Si tel n’est pas le cas, en effet, l’extrémisme ravagera des contrées immenses et l’on verra les peuples s’affronter les armes à la main au nom d’idéologies dévastatrices. Des temps anciens à l’époque moderne, les exemples de semblables dérapages sont suffisamment nombreux pour que nous ne nourrissions aucune illusion sur l’issue de telles crises si jamais elles éclatent.

Conclusion de ce qui précède : les pouvoirs publics seraient sages, chez nous comme ailleurs, de favoriser, de soutenir, le nécessaire dialogue interreligieux.