Et le PCT…

D’aucuns le croyaient endormi, incapable par conséquent de se remettre en question. Mais voici qu’à quelques semaines d’une échéance politique importante il ouvre soudain l’œil, s’ébroue, semble vouloir se mettre en ordre de bataille comme le montrent les décisions prises ces derniers jours par la direction du parti. En commençant par le commencement, c’est-à-dire la mise à l’écart de personnalités qui, d’une manière ou d’une autre, s’étaient désolidarisées de lui.

Il ne nous appartient évidemment pas de porter le moindre jugement sur les cadres du parti visés par ce nettoyage grandeur nature. Il nous appartient, en revanche, de scruter la façon dont s’effectue l’opération afin d’en tirer des enseignements pour l’avenir proche ou lointain.

Ce qui frappe l’observateur dans cette affaire est la soudaineté et la vigueur avec lesquelles ce réalignement a été mené à bien. Au-delà, en effet, du signal qu’il envoie à ceux et à celles qui jouent le double jeu de l’appartenance et du séparatisme, elles semblent indiquer que le Parti congolais du travail, parti au pouvoir, a entrepris de se réorganiser en vue des combats politiques à venir. Avec en ligne de mire, certainement, les élections locales, dont on murmure à Brazzaville qu’elles se dérouleront avant la fin du premier trimestre de cette année, mais aussi, très vraisemblablement, toutes les grandes échéances programmées ou à programmer d’ici à l’élection présidentielle de 2016.

À un peu plus de deux ans de cette échéance, on peut conclure de son réveil soudain que le PCT entend convaincre les citoyens congolais de sa capacité à poursuivre la reconstruction de notre pays. Mais pour y parvenir, il lui faudra travailler en profondeur, comme l’a montré, en 2012, le taux d’abstention enregistré lors des élections législatives. Au-delà donc du coup de karcher qu’il vient de donner dans ses propres structures, le parti va devoir s’intéresser aux réalités du Congo profond plus sérieusement qu’il ne l’a fait jusqu’à présent.

Voyons donc comment il s’y prendra pour renforcer ses structures dans les différents départements et, surtout, pour faire émerger en son sein la nouvelle génération de cadres qui pérennisera son action.