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Quand les fêtes de fin d’année entraînent l’abus d’alcool chez les jeunes

Lundi 6 Janvier 2014 - 3:39

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Il faut agir vite, car la jeunesse qui se livre abusivement à l’alcool court des risques physiologiques et sociaux innombrables. Où êtes-vous, chers parents ? Pourquoi cette indifférence ?

On ne le dira jamais assez : les fêtes de fin d’année viennent une fois de plus démontrer que le lien entre la jeunesse et l’alcool est en train de prendre des proportions regrettables et dangereuses. La fête n’est nullement l’ultime occasion où les parents assistent impuissamment à la prise d’alcool par des adolescents, voire des gamins dont l’âge varie de dix à treize ans. Et pourtant, les parents, plus expérimentés car connaissant les conséquences sociophysiologiques de l’abus d’alcool, devraient radicalement intervenir pour mettre fin à ces comportements. Les fêtes de fin d’année ne sont pas l’occasion d’offrir de la bière aux enfants, mais le moment où les membres de la famille, dispersés à cause des lieux d’habitation et des raisons de service, peuvent à nouveau se retrouver pour relancer la solidarité familiale. Et cela peut se faire sans abus d’alcool.

Le malheureux constat est le suivant : des petits réveillons, parfois encouragés par les adultes, sont organisés par des enfants avec leurs camarades aussi bien dans des débits de boissons que dans leurs propres parcelles. Et au cours de ces réveillons, de grandes quantités d’alcool sont consommées. Le Congo de demain porte ses espoirs sur ceux qui sont jeunes aujourd’hui. Pourquoi alors cette montée en puissance du rapport de la jeunesse vis-à-vis de l’alcool ? Et la conséquence sociale peut être une jeunesse non soumise, non courtoise, impudique, manquant à toutes les civilités et prête à des actes antisociaux du genre viol, vol, braquage, vandalisme, grand banditisme, et autres. La surveillance parentale est donc essentielle.

Et si l’on fait l’hypothèse que cinq jeunes à une même table lors d’un réveillon arrivent à boire une quinzaine de bouteilles de quelques centilitres d’alcool en trois heures, combien peuvent-ils en consommer pendant dix heures, puisqu’ils restent là jusqu’au petit matin ? Et à quelles limites commence l’abus qui déclenche une dépendance à l’alcool et occasionne sans nul doute des dysfonctionnements physiologiques ? Si chez certains adultes, prendre abusivement de l’alcool peut paraître le moyen de régler des problèmes sociaux, chez le jeune les raisons sont-elles les mêmes ? Et lorsqu’on interroge cette jeunesse qui s’enferme dans l’alcool, une minorité n’hésite pas à dire qu’elle boit pour chasser l’ennui, oublier les soucis quotidiens ou encore surmonter des problèmes familiaux, scolaires ou amoureux. Quand l’alcool est consommé pour de telles raisons, il y a lieu de s’inquiéter.

Les revues scientifiques qui traitent de l’alcoolisme chez l’adolescent ont mis en lumière que les jeunes qui boivent pour résoudre leurs difficultés sont plus à même de consommer de façon problématique. D’autres jeunes, par contre, disent que consommer de l’alcool, c’est chercher à être ensemble, à s’amuser et à se conformer à la pression du groupe. Une chose est vraie, la prise abusive d’alcool par la jeunesse est une mauvaise chose : « La très grande plasticité du cerveau des adolescents, et le fait que celui-ci subisse de nombreuses transformations durant la puberté augmentent le risque que les jeunes l’endommagent davantage que ne le feraient les adultes pour une même quantité d’alcool consommée », nous a révélé un médecin.

Par ailleurs, il a été démontré que les jeunes qui consomment de l’alcool avant l’âge de 21ans augmentent de 70% le risque d’être aux prises avec un problème de consommation de drogue. Sans parler des saignements gastro-intestinaux, de l’arythmie cardiaque, de la dépression respiratoire, d’une baisse de l’appétit, d’une perte de poids, de l’eczéma, des maux de tête et des troubles du sommeil, voire du coma éthylique. Il faut aussi signaler que la consommation d’alcool par la jeunesse est associée au défaut d’utilisation du préservatif lors de rapports sexuels, avec pour conséquences la transmission de maladies et infections et les grossesses non désirées.

Il devient urgent que des brigades de conscientisation de la jeunesse en matière d’abus d’alcool se créent un peu partout dans le pays, car la nation a besoin d’une jeunesse intelligente, saine et consciente.

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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