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Jeudi 9 Janvier 2014 - 8:30

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Le sommet extraordinaire qui doit réunir aujourd’hui, à N’Djamena, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale marquera sans doute un tournant dans la terrible crise qui secoue la Centrafrique depuis des mois. Peut-être se traduira-t-elle, comme cela se murmure dans les milieux diplomatiques, par l’éviction du président de la transition, Michel Djotodia, mais elle verra surtout les chefs d’État de la sous-région aborder enfin de face le problème dont la solution commande le destin de leur peuple, à savoir la mise en place d’un système de gestion des crises suffisamment efficace pour ramener la paix partout où elle se trouve menacée.

Expliquons-nous. L’une des caractéristiques des crises qui secouent le Bassin du Congo depuis des décennies est l’incapacité dont font preuve la douzaine d’États composant cette vaste entité de s’entendre sur les procédures à suivre et les moyens à déployer pour assurer la sécurité de leurs peuples. Agissant en ordre dispersé, ne délivrant qu’au compte-goutte l’argent qui permettrait la constitution d’une force d’intervention efficace, préférant demander à la communauté internationale de les assister que de se concerter réellement, leurs dirigeants n’ont pas réussi à dissiper la méfiance qui les condamne à l’inaction. Résultat des courses : la violence n’a cessé de croître dans différentes zones de cet espace immense, causant en vingt ans la mort de dix millions d’innocents.

La dérive à laquelle on assiste à Bangui et sur toute l’étendue de la Centrafrique a atteint un niveau tel que même s’ils ne le reconnaissent pas publiquement, les dirigeants de l’Afrique centrale en viennent à penser que seul un travail collectif, ordonné, cohérent pourra vaincre les mauvais démons qui rongent cette partie du monde. Et tout indique aujourd’hui qu’ils sont prêts à écouter ceux de leurs pairs – le président Denis Sassou-N’Guesso tout particulièrement – qui plaident cette cause, à agir enfin de concert pour rétablir la paix partout où elle est menacée, à mettre en commun les moyens dont ils disposent pour prévenir les conflits en gestation.

Il se pourrait bien, dans ce nouveau contexte, que le sommet de N’Djamena ouvre une nouvelle page de notre histoire commune avec la mise en place d’une architecture de défense régionale digne de ce nom.

Les Dépêches de Brazzaville

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