Pour une concurrence et une compétition loyales et responsables

Que ce soit en politique, dans le commerce, en sport, dans les entreprises, au niveau des administrations publiques ou privées, sur les plans pédagogique, culturel et cultuel, la compétition loyale ou la concurrence responsable sont des bienfaits pour l’humanité, alors que les conséquences néfastes découlant d’une compétition antisociale et déloyale sont regrettables pour la société.

Sur le plan commercial, par exemple, la concurrence contribue, on le sait bien, à stimuler l’esprit d’entreprise et la productivité, à élargir l’offre aux consommateurs, à faire baisser les prix et améliorer la qualité des biens et services. Car dans un marché concurrentiel, les prix sont tirés vers le bas. Cette compétition loyale s’observe dans nos villes entre les sociétés productrices d’eau minérale et entre les compagnies de téléphonie mobile où chacune s’efforce de niveler les prix de ses produits au plus bas. Une vraie guerre des prix et de la qualité ! Au début de cette année, par exemple, il a été observé dans l’une de nos grandes villes une vraie guerre des prix de la bière entre les sociétés productrices, allant jusqu’en deçà du prix homologué. Ce sont là les bienfaits d’une concurrence souhaitée, d’une compétition loyale et aisée.

Au plan politique, le souhait de la population est de voir une vraie compétition prendre le dessus sur la diabolisation, le dénigrement et la diffamation auxquelles parfois on assiste honteusement dans certaines officines politiciennes. Et cela a une incidence négative d’abord au sein de la formation politique de laquelle on se réclame et au niveau de la communauté nationale ou internationale tout entière. Comment comprendre que lors de débats radiotélévisés d’acteurs politiques, à la place d’un argumentaire responsable et soutenu ce sont des invectives haineuses qui prennent place, semble-t-il au nom de la compétition politique. Est-ce cela une concurrence politique loyale ou bien « une platitude politicienne » ? Or une compétition politique normale, disons mieux loyale, est le fait que les acteurs confirment leurs leaderships par une compétition loyale et paisible en vue de la réussite de toute entreprise politique.

Que dire du sport ? Autrefois, le sport était considéré comme l’un des domaines où se déroulait aisément une compétition loyale et véritable. Mais aujourd’hui, on a une vue mitigée du sport étant donné ce qui se passe au niveau des fédérations nationales et sur les terrains sportifs du monde entier. La compétition sportive loyale, le fair-play sont en train de quitter le terrain sportif pour laisser la place à une sorte de compétition déloyale ou à la « barbarie sportive », jets de pierres, batailles rangées, molestations de l’arbitre, et autres. Les échecs créent des discordes et des déchirements.

Et en pédagogie, la compétition loyale s’est éteinte au profit d’une concurrence de façade, car comment comprendre qu’un établissement scolaire déficitaire en personnel enseignant entre en compétition avec un autre bien équipé et ayant un nombre suffisant d’enseignants ? Sur cette base, la compétition n’est ni loyale, ni réelle, mais sournoise. Désigner les meilleurs élèves de l’année de telle ou telle école est loin de ce que les enseignants déterminent par une docimologie objective à cause des conditions de départ qui ne sont pas les mêmes dans ces structures scolaires.

Et que dire sur le plan administratif ? L’administration, via ses entreprises publiques ou privées, est soumise à la concurrence. Le constat est que s’il n’y avait pas de concurrence entre administrations exerçant les mêmes fonctions et rendant les mêmes services, les choses n’iraient pas en s’améliorant. L’homme, grâce à la concurrence, va toujours vers l’administration compétente en matière de service rendu, quel que soit son éloignement géographique. Il n’est pas rare de voir un habitant d’un arrondissement aller vers un autre arrondissement même éloigné pour la qualité du service rendu. Et c’est cette concurrence que l’on recherche et que l’on souhaite.

Tous, nous devrions rejeter la concurrence déloyale et la compétition irresponsable, car à travers elles naissent les abus de pratiques commerciales d’une entreprise par rapport à une autre. Et en politique surtout, souhaitons une compétition loyale, car lorsqu’elle est déloyale, elle occasionne plus d’antivaleurs, telles qu’invectives, dénigrements, diffamations, diabolisations, au lieu d’un argumentaire solide sur des projets salvateurs pour le pays.