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Eugénie Opou : sortie politique chez L’Harmattan Congo

Lundi 13 Janvier 2014 - 0:03

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Auteur de plusieurs ouvrages et récipiendaire de nombreux prix littéraires, Eugénie Mouayini-Opou était candidate aux élections législatives de 2012 à Ignié, sur la RN2, pour le compte de sa formation politique, le Parti congolais du travail (PCT). Candidate malheureuse, cela va sans dire, puisqu’elle n’avait pu décrocher la timbale au second tour du scrutin, cette éternelle battante ne s’est pas pour autant attardée sur son échec.

Au contraire, elle a mis à profit cette expérience pour fixer la mémoire collective sur les enjeux électoraux chez nous : Une femme candidate aux élections législatives au Congo-Brazzaville, tel est le titre de ce « texte », dirait le Pr Mukala Kadima-Nzuji, comprenant 105 pages pour sept chapitres, sorti en 2013, que l’on dévore avec intérêt du fait de la mine d’enseignements qu’il contient.

Si Eugénie Opou, qui a longtemps résidé en France, revendique ses mandats électifs au Parti socialiste, au Congo, son pays natal, elle a été confrontée aux réalités du terroir. La circonscription unique du district d’Ignié, dans le département du Pool, où elle est candidate contre six autres concurrents, tous des hommes, n’est pas une terre inconnue pour elle. La preuve, en fouineuse assidue du vécu de ses ascendants, elle passe en revue la lignée des aïeuls ou gardiens du temple d’ici, une manière d’expliquer son attachement à la contrée.

Lorsqu’elle aborde le fond du problème, c’est-à-dire la compétition électorale avec ce qu’elle comporte de coups bas, de luttes sans merci, de ferveur, de frayeur et d’hypocrisie, Eugénie Opou décrit et décrie, avec un sens profond de l’analyse, la part d’irresponsabilité chez les candidats et leurs électeurs potentiels : « Les Congolais en général souffrent d’un problème commun : ils sont amoureux de belles choses, mais ont du mal à les entretenir. Ils souffrent d’un mal presque imaginaire », s’insurge-t-elle, en observant qu’au fil du temps le statut d’assisté est devenu endémique parmi les citoyens : « Ignié a tout pour réaliser son autosuffisance alimentaire, mais les mains tendues d’une population ignorante de ses atouts placent cette circonscription dans un état d’assistanat. »

Néanmoins, l’auteur relève les préoccupations des populations qui ont pour noms, entre autres, le manque d’eau potable, de moyens d’évacuation de leurs marchandises, de matériels agricoles, d’outils rudimentaires comme la houe, la machette, la pelle. À la vérité, ce n’est pas au député d’en devenir le plus grand distributeur. Encore que la tendance à tout demander à l’élu et même au candidat-député s’est renforcée. Il est devenu l’homme ou la femme à tout faire…

Intronisée candidate dans l’enceinte du musée Marien-Ngouabi d’Ignié, Eugénie Opou avait adressé une prière émouvante au fondateur du PCT. On peut y lire le signe d’un militantisme qui dépasse les frontières de nos références de provenance, finalement dérisoires.  Mouayini-Opou n’est pas la première ou la seule femme congolaise à se porter candidate aux élections législatives dans son pays. Elle a peut-être la particularité de l’avoir été en concurrence de six hommes et aussi de l’avoir écrit. Elle ne s’est pas laissé faire, a assumé son échec, sans pour autant, c’est ce qu’elle explique lorsqu’on l’interroge, renoncer à rejouer le match lors de futures échéances.  Et ce n’est pas pour rien qu’elle a pu au long de la campagne électorale passée être comparée à une lionne : elle ne renonce pas au combat !

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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