Opinion

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Rupture

Jeudi 16 Janvier 2014 - 0:02

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Ceux qui avaient prédit que le pontificat du pape François marquerait un tournant dans l’histoire de l’Église catholique ne se sont pas trompés. Plus les jours passent, en effet, plus les paroles et les gestes du successeur de Benoît XVI marquent une rupture avec le mode traditionnel de gouvernance du Vatican. Les ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège peuvent en témoigner, qui ont constaté, lundi, à Rome, des changements notables dans l’organisation de la cérémonie traditionnelle des vœux du corps diplomatique.

N’entrons pas dans le détail de ces modifications dont l’énoncé paraîtrait secondaire à nombre de nos lecteurs alors qu’il confirme de façon subtile la volonté du nouveau pape de se positionner au plus près des fidèles. Interrogeons-nous, en revanche, sur la série de réformes que le souverain pontife entend mener jusqu’à son terme, si du moins Dieu lui prête vie suffisamment longtemps.

En moins de six mois, en effet, le pape François a esquissé des changements radicaux dans la gouvernance de l’Église. Jugez-en à partir de cette liste sommaire : il a constitué autour de lui un groupe de cardinaux issus des cinq continents afin de l’assister dans la politique de rénovation qu’il entreprend ; il a commencé à mettre de l’ordre dans les finances quelque peu opaques du Vatican ; il a nommé à des postes clés des hommes qui jusqu’alors n’exerçaient pas de très hautes responsabilités ; il a réduit fortement l’influence des prélats italiens qui jusqu’à son arrivée faisaient la pluie et le beau temps au Vatican ; il a multiplié les rencontres avec les fidèles qui se pressent désormais par dizaines de milliers sur la place Saint-Pierre ; il a prononcé des discours et des sermons qui demandent tous aux chrétiens de l’aider dans la mission qu’il s’est assignée de rapprocher l’Église de ses fidèles. Bref, il a rompu les digues élevées par ses prédécesseurs pour se protéger de la ferveur populaire.

Il ne fait aucun doute qu’en agissant comme il le fait, le pape François génère autour de lui de forts ressentiments et prend ainsi des risques sérieux. Mais il est tout aussi certain que s’il ne s’employait pas à réformer l’Église de l’intérieur, celle-ci s’affaiblirait inexorablement. Prions donc pour qu’il ait la force d’aller jusqu’au bout de son propos.

Les Dépêches de Brazzaville

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